Territorialisation de l’école, remise en cause des statuts des enseignants… Premier recul de Peillon ! [Parti Ouvrier Indépendant]
Territorialisation de l’école, remise en cause des statuts des enseignants…
Premier recul de Peillon !
Le 9 décembre 2013, 80 % des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles sont entrés en grève, soutenus par 30 000 de leurs étudiants, dont 30 % sont boursiers.
Les 10 et le 11 décembre, la grève est reconduite
Dans tout le pays, des assemblées générales se tiennent et reconduisent massivement la grève. Dans les lycées et les collèges, des centaines de motions sont adoptées par les enseignants avec les organisations syndicales exigeant le retrait pur et simple de la réforme Peillon des statuts.
Face à une telle mobilisation risquant d’embraser tous les établissements scolaires, le ministre est contraint de reculer. Le 12 décembre, il annonce la « poursuite des discussions » à la rentrée de janvier, rendant de fait impossibles les modifications des statuts pour la rentrée 2014.
Estimant qu’il avait réussi à faire « passer » son décret sur les rythmes scolaires, rejeté par la grande majorité des enseignants et des personnels, et sa loi, votée par le PS, le Front de gauche et Europe Ecologie Les Verts, le ministre Peillon voulait faire adopter dans la foulée un décret démantelant les statuts de fonctionnaires d’Etat des enseignants.
C’était sans compter sur la mobilisation des professeurs des classes préparatoires, dans la continuité de celle des enseignants du primaire et des personnels territoriaux, soutenus par les parents, dans la grève appelée à plusieurs reprises par les organisations syndicales nationales FO, CGT, SUD et rejointe le 5 décembre par le SNUipp-FSU.
Alors que l’Assemblée nationale est en train de voter la loi sur les métropoles, pièce maîtresse de « l’acte III de la décentralisation » devant sceller la fin de la libre administration des communes, le ministre Peillon continue de s’acharner à vouloir imposer sa « refondation de l’école » disloquant le cadre national de l’Education nationale.
La commune n’appliquera pas le décret Peillon en 2014
Cette mobilisation entraîne aujourd’hui de plus en plus de conseils municipaux à refuser d’appliquer le décret sur les rythmes scolaires à la rentrée 2014, comme à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), à Vitry-sur-Seine et à Saint-Maur (Val-de-Marne)…
Mais le ministre s’entête. Il est pressé ! Candidat aux élections européennes, il veut faire preuve d’allégeance à ses maîtres de l’Union européenne exigeant « compétitivité » et baisse du « coût » du travail, et pour ce faire, veut démanteler les programmes et les diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives nationales.
Le statut national des enseignants est un obstacle à l’éclatement de l’école
La puissante grève des professeurs des classes préparatoires n’est-elle pas un encouragement pour l’ensemble des enseignants engagés dans le combat contre la réforme Peillon, pour l’ensemble des salariés s’opposant à la contre-réforme des retraites, pour les cheminots, pour les postiers, pour les travailleurs du privé combattant les plans de licenciements coorganisés entre le patronat et le gouvernement Hollande-Ayrault ?