Trafic de main d’œuvre dans l’Union Européenne – un reportage de « France 24 »
Décembre 2013 : reportage poignant de France 24 réalisé dans un abattoir, spécialisé dans l’abattage de porcs et de volailles, de Basse-Saxe en Allemagne.
Les travailleurs d’origine espagnole et sud-américaine, qui ont fui la crise de leur pays, n’ont pas touché de salaire depuis le mois de septembre, salaire qui est de 434 euros net par mois, soit 3 euros de l’heure. Le patron, un sous-traitant de l’entreprise allemande, défalque le loyer de leur logement.
Leurs journées de travail durent au minimum 14 heures mais peuvent aller jusqu’à 20. Ils n’ont pas de vêtement de travail adaptés au milieu froid de l’entreprise.
Un trafic de main d’oeuvre que permettent les directives de la Commission européenne sur la « liberté de travail » et la « concurrence libre et non faussée » dans les pays de l’UE. Par la surexploitation d’ouvriers déracinés et livrés à eux-mêmes, les patrons ont réussi à faire baisser les coûts de production – la découpe d’un porc revient à un peu plus d’un euro – et à gagner des parts de marché dans les pays européens voisins, dans les pays d’Europe de l’Est où la filière agroalimentaire n’existe plus ou en Bretagne où elle est en train de s’effondrer.
Le futur gouvernement allemand promet d’instaurer un salaire minimum garanti. Mais aucune date n’a été avancée pour sa mise en place. Les responsables locaux sont sceptiques. Qui le fera respecter par les patrons ? Qui fera respecter pour ces ouvriers des conditions de travail et de vie décentes ?
Confrontée au reportage de France 24, la direction de l’entreprise promet de changer de sous-traitant et d’améliorer les conditions de vie et de travail de ses salariés. Mais leurs concurrents « libres et non faussés » ?