Voter aux élections européennes n’est-ce pas (de facto) voter « oui » à l’Union Européenne ?
TRIBUNE LIBRE
Des communistes pour le boycott de l'élection européenne : y voter c'est voter « oui » à l'Europe
Aux assises du communisme de Gémenos (28/30 juin 2013), l'attitude à adopter en vue des élections européennes de mai 2014 a fait débat.
Certains des intervenants qui se sont exprimés sur la question se sont résolument opposés au boycott de cette élection, une idée qui semble en effet rompre avec toute la tradition politique du PCF, et même celle de Lénine avant 17. Ils lui préfèrent une liste autonome sur la base des principes partagés par la quasi-unanimité des participants, sans préjuger d'une formulation précise : sortie de l'UE, de l'OTAN, socialisme, etc. Question secondaire, comme les élections en question, mais non dénuée d'importance tactique.
Je ne suis pas de leur avis, je crois qu'il faut s'abstenir de voter à cette élection spécifiquement, comme la majorité des Français s'apprêtent à le faire,
Le projet de la constitution d’une liste antieuropéenne aux élections européennes, sans parler de la question de sa faisabilité, et de la faible probabilité d'un résultat, n’a pas été partagé par de nombreux participants aux Assises, qui préféraient le boycott, non pour endosser une posture morale, mais parce que cela peut sembler plus cohérent, lorsque l’on veut quitter l’UE, de ne pas participer à l’élection d’une assemblée croupion sans pouvoir sur les institutions.
Le vote européen tend à renforcer leur légitimité, et voter aux européennes, c’est effectivement voter « oui » à l’Europe.
Cette position a aussi le mérite d’être complètement distincte de la position du FN, interdisant les amalgames médiatiques faciles.
De plus, pour ceux qui croient utile de voter à cette élection, le « Front de Gauche » l’utilisera pour tenter de « faire un coup », en espérant faire de nouveau un score à deux chiffres, et les communistes et les progressistes peu nombreux qui se déplaceront seront tenter de s’y joindre, et de voter, encore un fois Mélenchon. L’espace politique d’une liste de "sortie de l’euro par la porte de gauche" est donc très réduit.
Enfin, on notera que ces arguments ne peuvent pas être généralisés aux élections nationales et locales. Si voter aux municipales, c’est voter « oui » aux communes, si voter aux législatives ou aux présidentielle c’est voter "oui" à la France, ça ne me gêne pas du tout.
G.Q. (Réveil Communiste)
Le 3 juillet 2013