Rachel KEKE, l’ouvrière et le bourgeois
Le lendemain de sa victoire, Rachel Keke a subi des propos classistes qui reposent sur une prétendue inaptitude ouvrière pour la politique institutionnelle. Cet article déconstruit cette discrimination de classe et montre que Keke est d’autant plus légitime sur le plan politique, puisqu’elle est une femme de la classe ouvrière, subissant à la fois le capitaliste raciste et patriarcal.
Sommaire
-Introduction
-Une enfant de la classe ouvrière ivoirienne
-La grève de l’IBIS Batignolles
-Une ouvrière sur les bancs de l’assemblée
-La « déficience intellectuelle » de la classe ouvrière
-Lettre ouverte pour Rachel Keke
Introduction
Le 19 juin 2022, Rachel Keke (Nupes) est élue députée dans la 7e circonscription du Val-de-Marne en battant Roxana Maracineanu, ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron. Le lendemain, elle subit un nombre important de propos classistes sur différents réseaux sociaux. Précisément, la classe ouvrière aurait une inaptitude presque congénitale pour la politique institutionnelle en raison d’un faible capital culturel. Les travailleurs et les travailleuses seraient donc réduits à la passivité politique, contraints d’être gouvernés par ceux et celles qui détiennent les bons capitaux pour gérer les affaires politiques. Cet article tend à déconstruire cette idée, dont la nouvelle députée sera le fil conducteur. Dans un premier temps, je présenterai le parcours de Rachel Keke, de la grève politique jusqu’à son arrivée à l’Assemblée nationale. Ensuite, je déconstruirai cette prétendue inaptitude ouvrière pour la politique institutionnelle. Je finirai cet écrit avec une lettre ouverte pour la nouvelle députée NUPES.
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