En finir avec le présidentialisme
Et cette élection présidentielle nous renforce dans cette conviction que le point de vue du monde du travail, les grandes questions qui le concernent ne sont pas abordées.
Qu'en est‑il du salaire, de la sécurité sociale, des retraites, de la nécessité de développer le service public, de la reprise par la nation des grands secteurs financiers et industriels?
Autant de questions qui ont fait que 55% d'électeurs et d'électrices ont rejeté en Mai 2005 le projet de constitution européenne.
La célébration du 50 anniversaire du Traité de Rome a été l'occasion pour les défenseurs de la Construction européenne d'une présentation idéale du projet européen qui dès son origine avait pour objectif le déploiement du grand capital en Europe et au niveau
international.
Les conséquences c'est plus de chômage de précarité, une exploitation renforcée au nom de la concurrence, une extension du sous‑ développement de Pays d'Afrique provoquant les migrations.
Le progrès social ici, le développement ailleurs supposent de lever les obstacles inhérents au système capitaliste.
Comment penser raisonnablement à une possible Europe sociale, dans un carcan structuré pour imposer le contraire...
Face à cette réalité beaucoup va dépendre des luttes, mais aussi de l'intervention sur le terrain politique du monde du travail, d'exprimer sa capacité â prendre ses affaires en main à
l'entreprise mais,aussi à tous les niveaux de la vie du Pays. Et cela pose la question du pouvoir par le peuple pour le peuple, niée par les institutions préservant le capital.
Nous devons tirer les enseignements de notre histoire, et la présentation à la Mairie du 2éme arrondissement de Paris de l'exposition sur la Commune de Paris de 1871, ainsi que la conférence sur la Démocratie directe donnent matière à réflexion.
Pour poursuivre nous vous conseillons la lecture de cette tribune libre parue dans l'Humanité du 26 Mars 2007 :
La Commune de Paris au cœur des élections présidentielles.
De 1871 à 2007
par Claude Willard, président des Amis de la Commune de Paris 1871.
Certes, à temps nouveaux, solutions neuves. Mais les idéaux et l’oeuvre de la Commune de Paris demeurent d’une prodigieuse fécondité. Aussi, les Amis de la Commune de Paris 1871 interpellent-ils les candidats et candidates à l’élection présidentielle en leur demandant si, dans notre pays, dans notre monde plus que jamais inégalitaire, inhumain, ils puisent des sources d’inspiration dans la Commune. Nous leur rappelons que la Commune réalisa une oeuvre d’une extraordinaire fécondité.
La Commune de Paris c’est une démocratie directe et participative : des élus soumis à un mandat impératif et révocables ; une oeuvre sociale d’avant-garde : l’interdiction du travail de nuit, la réduction de la durée du travail, la suppression des amendes et retenues sur salaire, la gestion par les ouvriers des ateliers abandonnés par leurs patrons, la réquisition des logements vacants, le fonctionnement exemplaire des services publics...
La révolution du printemps 1871, c’est la séparation de l’Église et de l’État, l’école laïque et gratuite pour les garçons et les filles, l’émancipation féminine : l’égalité des salaires et des droits, la lutte contre la prostitution considérée comme une forme d’exploitation.
Ce sont les étrangers reconnus comme citoyens à part entière : l’élection de l’ouvrier immigré hongrois Léo Frankel est validée par la Commune dont elle fait son ministre du Travail...
Doit-on, peut-on, comme durant la Commune, donner enfin corps et vie à la devise inscrite formellement sur nos édifices publics : Liberté, Égalité, Fraternité ?