A propos des grèves actuelles : merci pour tout
Merci aux grands patrons et cadres d’EADS d’avoir vendu leurs actions avant la chute du cours en bourse, et d’avoir ainsi empoché des centaines de millions d’euros.
Merci à l’ancien patron d’Airbus d’avoir fait chuter l’entreprise et licencier des milliers de braves gens, et d’être parti avec ses millions de stock-options et de « parachute doré ».
Merci à l’ancien patron du Crédit Lyonnais d’avoir coûté 450 euros d’impôts par français (c’est à dire : 450 x 60 000 000 = 2 milliards sept cent millions d’euros en tout) par sa gestion scandaleuse de sa banque publique, sans avoir jamais dû rendre de comptes devant les tribunaux, mais au contraire en se retrouvant nommé patron de la BCE.
Merci à une grande firme pétrolière française d’avoir battu cette année tous ses records de profits, au prix de ses accointances avec des régimes totalitaires (Birmanie, etc.), de l’exploitation éhontée des miséreux dans ces pays, et de notre étouffement par un prix de l’essence qui dépassera bientôt, au litre, le prix d’un bon Bordeaux que nos riches patrons boivent à chaque repas en comptant leurs milliards.
Merci à tous les responsables du fait qu’il y a en France 7 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, dont deux millions d’enfants.
Merci aux hommes politiques qui ont déréglementé le droit du travail, muselant les salariés du privé, sans cesse menacées d’être virés s’ils bougent le petit doigt.
Alors, honte à toi, Ô, cheminot en grève qui ose croire encore qu’on peut se battre, pour soi et pour les autres (les pauvres, les salariés du privé qui ne peuvent plus agir, les générations futures, etc.), qu’on peut espérer une meilleure distribution des richesses, qu’on peut faire valoir que l’argent que nos boursiers s’échangent à coups de milliards ne serait pas là si les travailleurs n’existaient plus…