Compétitivité de la France : une campagne bien orchestrée !
Depuis plusieurs semaines, une campagne bien orchestrée tend à montrer que la « perte de compétitivité de la France », vis-à-vis de l’étranger et surtout de l’Allemagne, tiendrait au problème du « coût du travail ». Il est assez banal dans la bouche des capitalistes de parler du « coût du travail », ils évitent ainsi de dire que les richesses produites et les profits qu’ils en retirent ont pour seule origine l’exploitation du travail des salariés. Pour répondre aux exigences du patronat en matière de ce qu’il appelle : « la réduction des charges », ce qui veut dire : moins d’impôts et moins de salaire direct et indirect, le gouvernement a récemment commandité une étude à un institut de conjoncture privé : COE-rexecode. L’Insee, service public, pourtant en charge des données statistiques économiques est resté sur la touche.
C’est donc un organisme patronal qui a été chargé de montrer combien les patrons « souffrent » de la concurrence internationale, tandis que nos valeureux voisins, eux, appliquent une austérité encore plus grande qu’en France, au détriment des salariés et au bénéfice des profits capitalistes. Comme l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, l’étude conclut ce que le patronat veut entendre : « le coût du travail » est la cause principale des difficultés du moment.
En réalité, tout cela est mensonger. La réalité c’est que les entreprises payent d’une main 34 milliards d’impôts sur les richesses produites par leurs salariés chaque année et reçoivent dans l’autre via les exonérations fiscales plus de cinq fois plus ! En 25 ans les salaires sont passés de l’indice 100 à 120 pendant que les dividendes eux ont été multipliés par mille ! Jamais les capitalistes n’ont autant extorqué de richesses que dans les 25 dernières années. C’est cette réalité qu’il s’agit de masquer, comme il s’agit de masquer l’origine de la crise qui se situe dans le système d’exploitation capitaliste lui-même.