Fiscalité : la grande évasion
En France, ce sont entre 60 et 80 milliards d'euros qui échappent chaque année à l'impôt, en rejoignant les cieux cléments de paradis fiscaux : l'équivalent de ce que représente le remboursement annuel de la dette publique !Loin d'être le fait d'une poignée de brigands isolés, cette évasion en bande organisée a pignon sur rue. Ses principaux organisateurs et bénéficiaires sont les entreprises du CAC40, les familles fortunées, les cabinets d'avocats des beaux quartiers et les banques. Et ce beau monde ne tremble pas plus aux appels du gouvernement à la moralisation qu’aux effets de manche de l'Union européenne.
Car loin d'organiser la lutte contre ces pratiques, l'Union européenne est en effet complice : le principe de libre circulation des capitaux qui est la pierre angulaire des politiques économiques a permis l'industrialisation des pratiques d'évasion fiscale.
L’Europe est d'ailleurs une terre d'asile pour ces paradis, et pas seulement la Suisse : Liechtenstein, Andorre, Luxembourg, Autriche, Pays-Bas, Îles britanniques de Jersey, de Guernesey, de Man... L'évasion fiscale est la conséquence de politiques de dérégulation en vigueur dans toute l'Europe visant à stimuler le capitalisme financier. Elle est la conséquence d'une course au moins disant fiscal...
Les chiffres :
=> 63.000 personnes dans le monde détiennent plus de 100 millions de dollars, soit une fortune cumulée de 40.000 milliards de dollars, c'est à dire la moitié du PIB mondial
=> 60 à 80 milliards d'euros d'évasion fiscale chaque année soit l'équivalent du déficit budgétaire. Qui creuse la dette ?
=> 1.000 milliards à l'échelle de l'Europe !
=> 600 milliards d'euros accumulés dans les paradis fiscaux par des particuliers ou entreprises français soit 10 % du patrimoine des français.
=> La dette fiscale de Google à la France via des surfacturations de filiales s'élève à 1 milliard d'euros !
=> 200.000 hyper-riches en France (patrimoine supérieur à 10 millions d'euro) sont concernés par l'évasion fiscale.