Question d’échelle
Le sommet social a donc accouché d’une souris. Comment pouvait-il en être autrement quand on se rend compte, à moins de cent jours de la présidentielle, que la politique conduite depuis cinq ans, basée sur la philosophie du Fouquet’s, est un échec.
Nicolas Sarkozy est un pompier pyromane qui n’hésite pas à sortir la grande échelle pour éteindre l’incendie. Mais il n’aura qu’un tuyau d’arrosage pour ses 100 millions d’euros alloués pour le chômage partiel alors que, pour le même objectif, les Allemands se sont payé un matériel performant à quatre milliards d’euros! Ils ont d’ailleurs commencé le travail depuis cinq ans, tandis que Sarkozy peaufinait son bouclier fiscal.
Le président de la République ne croit pas à ses annonces puisqu’il les limite à six mois. La démarche ne serait donc que politicienne, pour atteindre la ligne d’arrivée de la présidentielle. Mais ce rendez-vous social avait un autre objectif, celui de faire la courte échelle à Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo pour en faire des alliés de campagne avant de convaincre Hervé Morin de le rejoindre et ainsi mieux isoler François Bayrou.
Les propositions avancées ne sont pas durables. Il s’agit donc d’une escroquerie électorale basée sur des mesures fluctuantes pour des problèmes chroniques. Hier, François Hollande n’a pas remonté un seul échelon dans l’estime des gens de gauche en n’annonçant pas une véritable rupture avec le capitalisme, en omettant de parler des retraites et en entérinant le nombre de fonctionnaires dicté par Nicolas Sarkozy.
S’il n’y a plus qu’à tirer l’échelle sur cette triste fin de règne présidentiel, force est de constater aujourd’hui que le redressement du pays passe d’abord par le refus d’accompagner le libéralisme.
Thierry SPRIET
éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Lundi 23 Janvier 2012