LA CRISE ? pas pour tout le monde ! - Un PATRON du CAC 40 a gagné 2,34 millions d’euros en moyenne en 2015
Les Echos, 14 avril 2016 : (lien vers l'article original)
Les salaires des dirigeants des 40 entreprises de l’indice phare français ont augmenté de 4 % en 2015. Si les rémunérations fixes évoluent peu, les variables représentent désormais de vraies valeurs d’ajustement.
Alors que les actionnaires seront consultés pour la troisième année d’affilée sur les rémunérations des dirigeants, les chiffres compilés par « Les Echos » concernant 2015 montrent que le total des salaires des patrons des groupes du CAC 40 (fixe et variable) a atteint 93,6 millions d’euros. En 2014, il se montait à 90 millions. La moyenne s’élève à 2,34 millions, contre 2,25 millions un an plus tôt, soit une hausse de 4 %. Comme l’année précédente, la part fixe a souvent peu évolué. Cette dernière, en 2015, s’élève en moyenne à 1,018 million, tandis que la variable se monte à 1,322 million. Les entreprises du CAC 40 ont dégagé un bénéfice de 54,71 milliards d’euros, moins qu’en 2014 (58,8 milliards).
Le poids croissant des rémunérations différées
Quelques changements majeurs sont intervenus au sein du CAC 40. Klépierre, Sodexo et Nokia ont détrôné EDF, Alstom et Alcatel-Lucent. Il y a eu aussi quelques changements de patrons, notamment avec l’arrivée de Philippe Brassac chez Crédit Agricole SA. Par ailleurs, les bonus différés et actions de performance, incertains car conditionnés à la performance, pèsent désormais de plus en plus lourd dans les rémunérations globales. Au point que leur prise en compte modifierait radicalement le classement. Sanofi a par exemple attribué 60.000 actions de performance à Olivier Brandicourt dans le cadre de son arrivée. Elles ont été valorisées à 8 millions d’euros.
Une moyenne de 3,8 millions pour le Top 3
Comme en 2014, Jean-Paul Agon occupe la première place. Au titre de 2015, le patron de L’Oréal encaissera 3,98 millions d’euros, soit peu ou prou le même montant qu’en 2014. Il est suivi par Maurice Lévy avec 3,917 millions d’euros. Le président du directoire de Publicis ne perçoit qu’un variable depuis qu’il a renoncé à tout fixe en 2012. Au titre de 2015, il touchera 38 % de plus qu’en 2014, soit 3,9 millions d’euros. Sa rémunération cette année-là avait été impactée par la fusion avortée avec l’américain Omnico. Georges Plassat, PDG de Carrefour, arrive en troisième position, avec une rémunération quasi identique à celle de 2014.
Des variables avec une évolution très disparate
Chez BNP Paribas, le variable de Jean-Laurent Bonnafé a augmenté de 62 % , à 1,95 million, en 2015. Il avait été amputé l’année précédente après les 9 milliards d’euros d’amende infligée à la banque et consécutifs au non-respect des embargos américains. « Le conseil d’administration a considéré que le résultat au titre de 2015 a été au-delà des attentes dans un contexte réglementaire et économique complexe et qu’il n’aurait pas obtenu sans une implication forte de la direction générale », indique la banque. Chez Bouygues, le variable joue une vraie valeur d’ajustement. Martin Bouygues a renoncé à son variable, comme en 2012 et 2013. En 2014, il avait perçu 753.204 euros de variable. La rémunération variable de Jean-Dominique Senard, président de la gérance de Michelin, a augmenté de 70 %. 2015 a été une année de résultats record pour le spécialiste des pneus. En revanche, coup de canif chez Engie pour le variable de Gérard Mestrallet, le groupe ayant passé de nouvelles dépréciations dans un contexte économique difficile pour le secteur de l’énergie.
Des rémunérations complémentaires
Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric a abandonné sa retraite chapeau. En contrepartie, il percevra une rémunération complémentaire. Cette dernière comprendra (tous les ans) un fixe de 182.000 euros et une part variable cible de 130 % (qui pourra varier entre 0 et 260 % de la partie fixe).
L. Boi., Les Echos
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