MACRON a présenté son PROGRAMME : cinq ans de MALHEUR en plus pour le MONDE du TRAVAIL ?
/image%2F1449569%2F20220318%2Fob_1a496f_macron-ceinture.jpg)
/image%2F1449569%2F20220318%2Fob_d4eaab_marianne-logo.jpg)
« Travailler plus », « pacte pour les enseignants » : le PROGRAMME de MACRON passé au crible
Par Marie Estelle Pech , Mathias Thépot , Pierre Lann et Margot Brunet
Le président-candidat a dévoilé les grandes lignes de son programme ce jeudi 17 mars lors d'une conférence de presse. Entre un programme économique classiquement de droite, un nouveau pacte pour les profs guère révolutionnaire et un flou général sur la santé, « Marianne » décrypte ses propositions.
Économie : toujours pas de coup de barre à gauche
Voilà un programme économique et social qui sent bon l’ancien monde ! Si certains électeurs espéraient encore qu'Emmanuel Macron opère un hypothétique coup de barre à gauche, ils seront une nouvelle fois déçus.
RSA CONDITIONNÉ
Comme Valérie Pécresse, le chef de l’État propose notamment de conditionner l’attribution du RSA à une activité, à hauteur de quinze à vingt heures par semaine. « Il faut reconnaître la dignité de chacun (sic) et demander une part d'effort », a lancé le président candidat. « Les bénéficiaires du RSA aujourd’hui ont été les victimes de notre mauvaise organisation collective. Il faut un revenu de subsistance pour toute personne mais lui demander une part de devoir », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron ressort ici du tiroir une vieille proposition de la droite, déjà portée il y a plus de 10 ans par Laurent Wauquiez, qui dénonçait alors le « cancer » et les « dérives de l'assistanat ». Le chef de l'État va en outre repenser les minima sociaux que sont le RSA, la prime d'activité ou les allocations familiales. « Tous ces dispositifs qui sont très segmentés et n'incitent pas à la reprise de l'activité, nous allons les réformer, les simplifier », a-t-il lancé. Il aimerait aussi que ces aides soient versées automatiquement aux allocataires. « En mettant en place la solidarité à la source, on lutte contre le non-recours, qui est une formidable injustice. Et c'est aussi le mécanisme le plus efficace pour lutter contre la fraude ».
RÉFORME DE L'ASSURANCE CHÔMAGE ET DES RETRAITES
Fidèle à son ADN initial, Emmanuel Macron compte aussi poursuivre les réformes structurelles qui détricotent le modèle social français, comme l’ont fait de nombreux gouvernements depuis trente ans.
POURSUIVRE LA LECTURE :
« Maltraitance sociale », « boulet », « déni » : l'opposition éreinte le programme d'Emmanuel Macron
Alors qu'Emmanuel Macron a présenté son programme le 17 mars, les oppositions n'ont pas tardé à le fustiger. De Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour, les différents candidats à la présidentielle ont dénoncé le projet présidentiel.
Lors d'une longue conférence de presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) devant 320 journalistes, Emmanuel Macron a détaillé son programme pour la présidentielle de 2022 le 17 mars. Un discours qui n'a, sans surprise, pas convaincu l'opposition.
« Emmanuel Macron reste dans le boulet sur l’autorité, le pouvoir d’achat et la dette. Sur le reste : beaucoup de contrefaçons ! Mais qui peut croire que Macron candidat aura le courage de faire le contraire de Macron Président ? Son bilan, c'est son boulet », a ainsi réagi dans un tweet la candidate Les Républicains Valérie Pécresse.
« Emmanuel Macron vient d’avouer que Valérie Pécresse était bien la candidate cachée du macronisme », a de son côté ironisé Éric Zemmour après que l'actuel président a dit ne pas exclure la présence de responsables politiques de droite, dont Valérie Pécresse, dans un futur gouvernement en cas de victoire.
« Il avait déjà promis de revivifier la démocratie, il n'a tenu aucune de ses promesses dans ce domaine », a pour sa part dénoncé Marine Le Pen.
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), constate : «85 milliards d'euros de déficit commercial, 6 millions d'inscrits au Pôle emploi, 82% de hausse des violences sexuelles, liberté d'aller et venir entravée... » « Macron a tout raté », ajoute-t-il. « Si quelqu'un te trompe une fois, honte à lui, si quelqu'un te trompe deux fois, honte à toi !», conclut le souverainiste.
La gauche vent debout également contre le projet d'Emmanuel Macron
A gauche, les critiques ont essentiellement porté sur le volet social. Pour le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, « le projet Macron, c'est la maltraitance sociale généralisée. Et la destruction des services publics fondamentaux. Une politique datée des années folles du libéralisme ».
« Macron promet cinq ans de malheur en plus pour le monde du travail. Cinq ans de réformes antipopulaires. Cinq ans de services publics encore plus dégradés », a affirmé le communiste Fabien Roussel.
Le député socialiste (PS) Boris Vallaud, proche d'Anne Hidalgo, a décrit le « projet Macron », contestant notamment la promesse d'Emmanuel Macron d'obliger les allocataires du RSA à effectuer 15 à 20 heures de travail par semaine : « Le top 50 des idées de droite ! Valérie Pécresse va-t-elle toucher des droits d’auteur ? Mais qui Nicolas Sarkozy va-t-il soutenir ?»
«15-20h de travail par semaine pour le RSA. En plus de la retraite à 65 ans, Macron veut inventer le travail à 7euros de l'heure ! Encore moins que le Smic !», appuie la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud.
«Plus de 2h15 de direct à la télé ce jour pour présenter un programme sans imagination, tout en continuité ultra-libérale comme réactionnaire. Question : combien de temps pour présenter notre programme anticapitaliste pour les luttes ?», interroge-lui le candidat du Nouveau parti anticapitaliste Philippe Poutou.
[vu sur l’application RT News]