Comment on nous mène en bateau… - Par Jean LÉVY
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L'info du jour :
Après de longs jours d'errance en mer, « l'Ocean Viking » accoste, ce vendredi matin, dans le port militaire de Toulon. Le navire humanitaire, refoulé des côtes italiennes, a finalement reçu l'aval des autorités françaises pour débarquer 230 migrants secourus en Méditerranée,
Et les commentaires :
La prise en charge des migrants par les autorités françaises, refoulés par le gouvernement italien, crée une crise diplomatique entre les deux États, membres l'un et l'autre de l'Union européenne.
Au-delà des arguments humanitaires - la prise en charge des malades, des enfants, des femmes enceintes - qu'on ne peut pas ignorer, cette arrivée permanente de migrants venus d'Afrique, souvent lointaine, pose des problèmes d'éthique, mais aussi politiques, sociaux et économiques, aux États africains comme à ceux d'Europe, dont les côtes bordent la Méditerranée.
Que fuient les migrants ?
D'abord la misère, des conditions de vie à la limite du supportable, un chômage de masse, l'eau absente des villages, et aussi le régime d'oppression, au service de l'ancienne puissance coloniale.
Les Africains sont comme aspirés par l'Europe, gage d'une vie meilleure, fût-t-elle au prix de postes du bas de l''échelle, de salaires au rabais, d'une recherche infructueuse d'emploi.
Cette main d'œuvre, malléable à souhait, ne fait-t-elle pas les choux gras du patronat ?
"Oui mais, rétorquent nos humanitaires, on ne peut pas les laisser crever, hommes, femmes et enfants, dans les cales puantes des bateaux...Il faut les accueillir tous, c'est un devoir d'humanité."
Au prix d'un rejet de masse des Français, qui ne sont pas tous, et de loin, des « fachos » ?
N'y aurait-t-il pas d'autres solutions ?
Personne ne quitte sa famille, ses amis, son lieu de vie, ses racines, de gaieté de cœur. Ces migrants, qui payent jusqu'au dernier sous un voyage dont l'issue est incertaine, ne souhaiteraient-ils pas rester sur leur terre, et y vivre dignement ?
Mais après deux siècles de colonisation, de pillage et de rapines il n'y a pas d'industrie, pas d'agriculture vivrière, donc pas d'emplois à proposer, car les compagnies étrangères font main basse sur les richesses, le plus souvent minières, de l'or et du pétrole, de l'uranium et des diamants, des bois rares aussi, exportées en Europe et dans le monde entier.
Et qui ne profitent jamais à la population.
Certes, des Africains ont voulu changer les choses, tels Modibo Keita au Mali, Thomas Sankara au Burkina Faso. Mais leur souci de faire émerger leur pays dans une voie populaire, démocratique et nationale, s'est heurté aux intérêts coloniaux et leur expérience a été rapidement liquidée.
De même, si Mouammar Kadhafi gouvernait toujours la Libye, si l'OTAN et la France de Sarkozy n'avaient pas mené une guerre d'agression contre son pays et assassiné son Président, les migrants n'auraient pas loisir de s'embarquer de Tripoli à Benghazi...
Et si de tels États existaient encore aujourd'hui, leurs peuples ne chercheraient pas une issue problématique en Europe...