Élection de LULA : Le BRÉSIL à gauche ?
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Par Joël Perichaud, Secrétaire national du Parti de la démondialisation aux relations extérieures
Le résultat est connu : Luiz Inacio Lula da Silva, à la tête du Brésil entre 2003 et 2010 et une incarcération de 580 jours (avril 2018 à novembre 2019) est élu au second tour de l’élection présidentielle du 30 octobre 2022, avec 50,8% des suffrages contre 49,2% pour Jair Bolsonaro. L’écart n’est que d’un peu plus de deux millions, sur un total de 124 millions de votes. Il s’agit de l’écart le plus serré entre deux finalistes de la présidentielle depuis la chute de la dictature militaire (1964-1985). La marge est bien plus étroite que ce que prédisaient les sondages, qui avaient déjà sous-estimé le score de Jair Bolsonaro avant le premier tour. La campagne entre ces deux hommes s’est déroulée dans un climat brutal où les insultes ont fusé pendant que les réseaux sociaux, unique source d’information de la majorité des 170 millions d’utilisateurs brésiliens, charriaient des torrents de désinformation.
Rappelons qu’au premier tour du 2 octobre, Lula, le chef de file du Parti des travailleurs (PT) qui avait attaqué son opposant ultraconservateur Jair Bolsonaro sur sa gestion de la crise sanitaire, le crash économique du pays et la déforestation de l’Amazonie, était certes arrivé en tête, avec 48,3% des voix, mais il n’était pas parvenu à l’emporter, contrairement à ce qu’annonçaient certains sondages. Le président sortant, Jair Bolsonaro, affilié au Parti libéral (PL), avait déjoué tous les pronostics en recueillant 43,2% des voix, soit six à dix points de plus que les prévisions sondagières. A l’issue du premier tour, cinq points séparaient les deux hommes, soit six millions de voix seulement sur un total de 123 millions et Lula avait besoin de moins de deux millions de voix supplémentaires pour l’emporter, contre huit millions pour Bolsonaro. Simone Tebet, candidate pour le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centriste), arrivée troisième au premier tour avec un score de 4,2% (soit presque cinq millions de voix), avait assuré Lula de son soutien dès le 5 octobre. Mais d’autres membres du PMDB, comme l’ex-président Michel Temer (2016-2018), avaient annoncé soutenir Jair Bolsonaro et le PMDB n’avait pas donné de consigne de vote à ses partisans. A l’inverse, Bolsonaro avait reçu un soutien de poids, celui de Romeu Zema, gouverneur du Minas Gerais, un État décisif du Sud-Est brésilien, deuxième collège électoral du pays.
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