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Emmanuel Macron : 100 euros pour les plus pauvres, 10 milliards pour les plus riches - Par Jean LÉVY
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Misant sur l'incitation et non sur la contrainte, le chef de l'Etat a promis une aide de 10 milliards d'euros pour les grandes entreprises françaises qui réduiraient leurs émissions de CO2, nous informe « Le Monde », daté du 10 novembre.
Et tout de suite, le quotidien nous rassure :
« Le ministre chargé de l'industrie, Roland Lescure avait prévenu les convives : l'exercice ne serait ni un confessionnal, ni un tribunal populaire ».
On se doutait bien que les grands patrons invités, dont celui de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, n'auraient pas à parler dividendes ou salaire attribué. On se doutait bien que sortant de l'Elysée, ils ne seraient pas embastillés".
« Personne n'avait l'air inquiet » parmi « les représentants des cinquante sites les plus pollueurs en France, pesant 10% des émissions de gaz à effet de serre du pays ».
Ils « n'étaient pas en territoire ennemi », précise « Le Monde ».
On s'en serait douté :
« Emmanuel Macron les a, d'entrée, rassurés. Il n'est pas question de sacrifier l'industrie à l'écologie ».
On respire : l'air est pur à l'Elysée. Le journaliste précise pourtant une vérité qui n'a échappé à personne : on voit d'ici le sieur Pouyanné plonger ses mains dans les cuves...
« Le chef de l'Etat tient la ligne qui n'a cessé d'être la sienne depuis 2017, celle d'un président probusiness (...) Le locataire de l'Elysée compte sur la coopération des grands acteurs de l'économie sans loi, ni contrainte mais grâce à une incitation financière conséquente ».
Pas question pour eux d'aumône, de rustines à cent balles. « Une enveloppe de 5 milliards d'euros est octroyée d'ici la fin de l'année pour récompenser les efforts de décarbonisation des sites industriels ».
On voit d'ici le sieur Pouyanné mener lui-même l'opération, muni d'un tablier, et plonger ses mains dans les cuves pour les décarboner.
Ça lui vaut bien un chèque de 5 milliards, au prix où il paye sa main d'œuvre...
Et sensible à l'effort demandé, Macron promet une rallonge aux patrons :
« Si vous doublez vos efforts, nous doublerons les moyens consacrés à cet enjeu et passerons l'enveloppe de 5 milliards à 10 milliards d'euros d'accompagnement ».
Comme quoi Macron est moins radin que Pouyanné avec les ouvriers de ses raffineries...
JEAN LÉVY