Maria ZAKHAROVA, une femme au cœur du POUVOIR RUSSE
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Voici une interview vraiment remarquable de Maria Zakharova, porte-parole du ministre des Affaires étrangères russe par le journal français "Le Point". Une fois n’est pas coutume, on ne peut qu’être agréablement surpris par la publication d’un tel document dans un hebdomadaire français de niveau national et dans le contexte général d’une véritable hystérie russophobe.
Le point de vue russe est enfin mis à la disposition des citoyens de notre pays qui ne sont pas aveuglés par la Propagande de guerre. Difficile de ne pas trouver de nombreux points de convergence avec les propos tenus par Maria Zakharova. Dominique Delawarde
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Maria Zakharova, 46 ans, est depuis 2015 la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Première femme à occuper ce poste au cœur du pouvoir, elle est connue pour son franc-parler et son infatigable détermination à développer et préciser la vision russe du monde, notamment sur sa chaîne Telegram. La rencontre, sans interprète, a duré plus d’une heure dans une salle de réunion du ministère des Affaires étrangères, en plein centre de Moscou, la veille du départ de la délégation russe pour le G20 de Bali.
Rompue à l’exercice, Maria Zakharova a répondu avec verve, sans consulter les notes qui lui avaient été préparées par ses services. Classée par la BBC, il y a cinq ans, parmi les 100 femmes les plus influentes du monde, elle n’avait pas accordé d’interview à un média occidental depuis plusieurs mois. La traduction de ses propos, effectuée par nos soins, a été validée par le ministère.
Le Point : Qu’est-ce que l’Occident aurait selon vous « raté » dans ses relations avec la Russie ? Et plus particulièrement dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?
Maria Zakharova : Tout a commencé à la fin des années 1980 et au début des années 1990. À l’époque, on pouvait encore différencier l’Europe des États-Unis. Avant la dislocation de l’URSS, le monde était bipolaire. Quand les États membres du pacte de Varsovie ont commencé à le quitter – et ce processus a débuté avant la fin de l’URSS –, l’Europe aurait pu affirmer son indépendance. L’URSS était en faveur de l’union des deux Allemagne, les États-Unis étaient contre…
C’est là que l’Europe a commencé à saisir ce que ça signifiait d’être vraiment l’Europe unie, sans ligne de démarcation. Elle a commencé à s’unir. Là aussi, nous étions pour. Nous disions : nous sommes avec vous ! Unissons-nous, intégrons-nous ! Construisons un avenir ensemble ! Mais là, ça a été l’horreur : les États-Unis d’Amérique, les élites, « l’État profond », je ne sais pas vraiment, ont tout d’un coup compris que ça serait un cauchemar. Que si l’Europe s’unissait avec nous, avec nos ressources russes, ça leur ferait non seulement de la concurrence, mais ça serait même la fin pour eux.
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