« Les COMMUNISTES ont toujours été des PATRIOTES » – Un entretien avec Loïc Chaigneau
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Paru initialement en juin 2021
Loïc Chaigneau est professeur de philosophie, président de l’Institut Humanisme Total (institut d’éducation populaire, de formation, et d’action), essayiste et militant communiste critique. Il délivre à Gavroche sa pensée originale renouvelant les théories marxistes (entre autres) face au capitalisme mondialisé et à un postmodernisme qui, à force de se focaliser sur les discours, en finit par servir le monde des affaires. La place de la souveraineté dans la pensée marxiste, les perspectives qu’ouvrent Fabien Roussel, le lien entre communisme et grands sujets sociétaux (PMA, GPA)… autant de sujets abordés qui ne manqueront pas d’offrir des clefs d’analyse essentielles à la compréhension du monde contemporain.
Pourquoi cet effondrement du communisme en France ?
C’est une question tout à fait légitime quand nous savons non seulement que le PCF a été un temps le premier parti de France mais aussi que le mouvement ouvrier a construit l’identité institutionnelle, économique et sociale de la France d’après-guerre. Il y aurait beaucoup à dire et les facteurs de cet effondrement sont multiples. Le premier, bien sûr, est la chute de l’U.R.S.S. et du monde bipolaire de la Guerre froide. Il s’est joué quelque chose de décisif en France à partir de ce moment-là, même l’eurocommunisme avait déjà été, en France comme en Italie notamment, une tentative de se détacher de Moscou, vingt ans auparavant. J’ai pour habitude de dire qu’en ayant voulu prendre ses distances à l’égard de Moscou, à bon droit et plus encore à raison parfois, cela a fini par nous précipiter dans une politique de soumission totale à l’impérialisme américain dont l’OTAN est le bras armé militaire et l’U.E le bras armé politique. A ce titre alors, il faut au moins signaler que l’internationalisme (qui n’est pas un anti-nationalisme, mais une doctrine qui intègre les nations pour qu’elles coopèrent réellement ensemble) est aussi une tactique, au sens où l’impact de la déstabilisation d’une puissance comme l’U.R.S.S. a eu aussi des répercussions fortes sur le communisme français, bien que celui-ci ait pris une forme, à partir de 1946, qui n’était déjà plus celle de Moscou.
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