PALESTINE–ISRAËL : Attaque des uns, défense des autres, une sentence occidentale – Par Leyane Ajaka Dib Awada
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LEYANE AJAKA DIB AWADA, étudiante à l’EHESS, elle mène un travail de recherche sur le mouvement étudiant laïque au Liban depuis 2019.
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Conçue et exécutée comme une opération militaire, l’attaque menée sous la direction des Brigades Ezzedine Al-Qassam du Hamas autour de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, a été qualifiée d’attentat terroriste, à Paris comme à Tel-Aviv. Un parallèle avec le 11-Septembre et le Bataclan qui actualise une division raciale de la souffrance des corps, de la violence légitime et du droit à la résistance, selon que l’on soit ou non assimilé à l’Occident.
« C’est le 11-Septembre d’Israël. C’est le 11-Septembre d’Israël, et Israël fera tout ce qu’il peut pour ramener nos fils et nos filles à la maison ». Prononcée trois jours après l’offensive lancée par le Hamas et d’autres factions armées palestiniennes contre Israël, la déclaration de l’ambassadeur israélien aux Nations unies Gilad Erdan est une bonne leçon de rhétorique.
D’abord, la formule « claque » : le « 11-Septembre » évoque l’effondrement matériel et psychologique d’une assurance des Occidentaux, le souvenir douloureux de la violence, le scandale de l’intrusion étrangère dans le foyer national. Et puis, pour répondre à cette douleur, le ton à la fois paternaliste et belliqueux d’un État sûr de sa force, capable de protéger ses enfants d’un corps étranger qu’il n’est même plus besoin de nommer — mais l’a-t-il jamais fallu ? A-t-on véritablement besoin d’identifier l’ennemi à abattre ? Depuis 2001, on s’est reposé sur le terme vague et indistinct, tellement galvaudé de « terrorisme » que l’ambassadeur ne le nomme même plus. Un mot qui ne dit rien de l’acteur et renvoie exclusivement au sentiment provoqué chez celui qui l’emploie.
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