TROIS QUESTIONS SUR L’OFFENSIVE DU HAMAS
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Trois questions à Bruno Guigue sur l’offensive du Hamas
Diplômé de l’ENA et de l’Ecole normale supérieure, chercheur et professeur de philosophie, auteur d’une dizaine d’ouvrages relatifs aux enjeux de politique internationale, Bruno Guigue nous livre sa réaction sur l’inédite offensive militaire du Hamas contre l’État colonial d’Israël. Une perception « à chaud » qui tranche avec la doxa médiatique victimaire pro-israélienne. Pour les plus jeunes, on se souviendra qu’en 2008, cet ancien haut fonctionnaire s’était fait limogé de ses fonctions, par la ministre de l’Intérieur de l’ère Sarkozy, pour avoir notamment écrit dans une tribune qu’Israël est « le seul État au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles ».
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Investig’Action : L’offensive du Hamas contre Israël constitue un coup d’éclat stratégique et militaire qui a surpris le monde entier. Quelle est votre analyse et cet évènement vous a-t-il surpris ?
Bruno Guigue : Il est beaucoup trop tôt pour estimer à sa juste valeur l’événement en cours, et nul ne sait comment finira ce nouvel épisode de la lutte de libération du peuple palestinien. Mais une chose est sûre : l’initiative stratégique est passée du côté des mouvements de résistance. C’est la première fois que les combattants palestiniens mènent une offensive de cette ampleur en territoire ennemi, et la première fois qu’ils parviennent à capturer plusieurs dizaines de militaires et de civils israéliens.
Jusqu’à présent, leur combat prenait deux formes, soit de type insurrectionnel, à l’instar de l’Intifada, soit de type défensif, la résistance défendant son bastion gazaoui contre l’occupant. Depuis le 7 octobre, le théâtre des opérations principal se situe en territoire israélien, et non dans la bande de Gaza. Les forces de la résistance vont sans doute se replier et un puissant assaut contre Gaza est à prévoir, sachant toutefois que la présence des otages israéliens modifie la donne.
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