LA DÉMOCRATIE SANS L’ÉTAT ? Histoire d’une impasse – Par Gilles Amiel de Ménard
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« Il n'y a plus de lien entre le fonctionnement institutionnel de notre pays et la volonté de sa population. Car nous sommes désormais gouvernés par des traités supranationaux. Ceux qui dirigent l'État ne sont plus que les gestionnaires d'un ordre institutionnel dont le contenu nous échappe. On nous dit que ce dépassement de l'État-Nation est le moyen de chasser définitivement le spectre du totalitarisme et de la guerre. Mais nous constatons que c'est d'abord l'État social qui se déconstruit, ainsi que le lien entre l'orientation de l'action étatique et les citoyens. De cette déconstruction ne résulte aucune pacification, ni rien de bon. Lutter efficacement contre ce dessaisissement aurait supposé que nous ayons compris les liens entre la construction de l'État souverain et la réapparition de la politique et des processus démocratiques. C'est l'objet de ce livre. Une analyse singulière des conditions de possibilité de la démocratie. »
Gilles Amiel de Ménard sera présent à l’Université d'automne du Pardem, les 11 et 12 novembre 2023 à La Rochelle. Ne le manquez pas ! Venez. Programme, inscription
Introduction de l'ouvrage La démocratie sans l'État ?
Une énigme est à l’origine de cet essai. Depuis la crise de 2008, le néolibéralisme, jadis hégémonique autant comme système institué que comme idéologie dominante, semble fragilisé comme jamais. Chaque année, sa crédibilité s’effrite un peu plus. Les populations qui subissent ses effets délétères sont de plus en plus hostiles aux structures institutionnelles sur lesquelles il repose. Ses piliers en sont l’interdiction des politiques économiques interventionnistes (1), le libre-échange généralisé, la financiarisation de l’économie et des budgets publics, et enfin les traités internationaux et des institutions supranationales qui préemptent les processus démocratiques nationaux. Toutes ces procédures instituées, cet ensemble de choix politiques faisant système, semblent en effet avoir un lien direct avec le chômage de masse, la précarisation des conditions de travail, la déconstruction permanente des services publics et de tout ce qui constituait l’État social, et notre paralysie politique (quels que soient les votes et les mobilisations, c’est toujours la même orientation économique et sociale qui règne). En effet, que les processus électoraux comme les luttes sociales n’aient plus le moindre poids sur l’orientation des politiques publiques semble aussi un phénomène logiquement relié avec l’organisation postnationale des processus économiques. Ces soupçons semblent pleinement justifiés. Il y a bien un lien direct de cause à effet entre les institutions néolibérales et notre impasse sociale, économique, environnementale, sanitaire et politique.
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