MER ROUGE : la riposte des rebelles HOUTHIS du Yémen à la guerre d’Israël à Gaza
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Guerre Israël-Hamas : cinq questions sur les Houthis et les tensions en mer Rouge
En une semaine, les rebelles Houthis du Yémen ont multiplié les attaques contre des navires marchands en riposte aux actions d'Israël à Gaza. Le trafic maritime en mer Rouge est désormais quasiment suspendu, tandis que les États-Unis ont lancé une coalition pour éviter les agressions.
En marge du conflit entre Israël et le Hamas, la situation géopolitique se tend en mer Rouge. Les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires marchands empruntant la route commerciale du détroit de Bab-el-Mandeb se sont multipliées.
Les armateurs ont été contraints de suspendre leurs trajets, perturbant le commerce international. Le point sur la situation.
1. Que se passe-t-il en mer Rouge ?
Il y a une semaine, les Houthis, proches du Hamas et de l'Iran, ont revendiqué une attaque de missile contre un pétrolier norvégien, qui transportait du carburant vers Israël. Dans les jours qui ont suivi, les attaques, par missile ou par drone, se sont multipliées. Au moins treize navires commerciaux de diverses nationalités ont été visés. Au départ, tous appartenaient à des armateurs qui transitent par Israël ou commercent avec l'Etat hébreu. Mais désormais, les attaques semblent plus aléatoires.
Les Houthis ont revendiqué ces agressions, affirmant agir en riposte à la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza . Ils empêcheront les bateaux « de naviguer en mer d'Arabie et mer Rouge jusqu'à l'entrée de la nourriture et des médicaments dont nos frères de la bande de Gaza ont besoin », ont-ils justifié.
POURSUIVRE LA LECTURE :
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Guerre entre le Hamas et Israël : pourquoi les rebelles houthis du Yémen attaquent des « navires israéliens » en mer Rouge
LIEN VERS L'ARTICLE CI-DESSOUS
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Le 15 décembre 2023 :
Les Houthis revendiquent une nouvelle attaque sur un cargo naviguant vers Israël
Les rebelles yéménites ont revendiqué ce 15 décembre une nouvelle attaque contre un cargo naviguant vers Israël. Les Houthis ont frappé un porte-conteneurs avec un drone tout en réitérant leur demande d'apporter de l'aide humanitaire à Gaza. Les États-Unis veulent créer une coalition internationale en mer Rouge pour lutter contre ces attaques.
Les Houthis ont revendiqué dans la soirée du 14 décembre avoir «mené une opération militaire contre le porte-conteneurs Maersk Gibraltar, qui se dirigeait vers l'entité israélienne», en ajoutant l'avoir ciblé par drone. Le porte-conteneurs battait pavillon de Hong-Kong et naviguait vers Israël. Les insurgés ont de surcroît précisé avoir mené cette frappe par drone après que «l'équipage du navire a refusé de répondre aux appels».
Les États-Unis veulent créer une coalition contre les Houthis
Les Houthis martèlent également que ces opérations continueront contre les navires commerçant avec les ports israéliens tant que l'aide humanitaire ne sera pas apportée aux populations de Gaza. Cette frappe de drone a été confirmée par le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom). Sur la plateforme X (ex-Twitter), les forces américaines ont indiqué ce 15 décembre qu'un missile balistique avait été tiré «depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis en direction de la voie de navigation internationale au nord de Bab-el-Mandeb», en précisant qu'il n’y avait eu «ni blessé ni dégât».
À ce titre, Washington veut mettre sur pied une coalition internationale en mer Rouge pour s'opposer aux Houthis. Tim Lenderking, l'envoyé spécial américain au Yémen, a précisé le 14 décembre sa volonté de nouer une alliance pour lutter contre les attaques des rebelles yéménites et pour sécuriser le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe de Bab el-Mandeb.
Ofir Gendelman, porte-parole du Premier ministre israélien, a d'ailleurs précisé avoir abordé la question de la menace houthie sur le territoire israélien au cours de son entretien avec Jake Sullivan, conseiller américain à la Sécurité nationale, le 14 décembre.
Depuis le début du conflit, les rebelles yéménites ont ciblé à plusieurs reprises le territoire israélien avec des drones et missiles balistiques. Ils ont également ciblé des cargos naviguant vers l'État hébreu. Avant l'opération du 14 décembre, les Houthis avaient ciblé un pétrolier battant pavillon norvégien le 11 décembre.
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Le 21 décembre 2023 :
Coalition en mer Rouge : les Houthis menacent ouvertement les Américains de représailles
Les rebelles yéménites ont directement menacé les États-Unis de s’en prendre à leurs navires s’ils les ciblaient. Ces déclarations surviennent alors que Washington vient d'annoncer la création d’une force maritime multinationale afin de lutter contre les attaques houthies en mer Rouge.
Le dirigeant houthi, Abdul-Malik al-Houthi, a directement menacé les États-Unis, qui ont décidé de créer une coalition internationale en mer Rouge pour y stopper les attaques des rebelles yéménites.
Dans une allocution de plus d'une heure le 20 décembre, le chef de la milice yéménite en tenue traditionnelle, avec le janbiya (poignard local) à la ceinture, a adressé des avertissements à peine voilés à Washington. Si les États-Unis venaient à cibler le territoire yéménite, «nous ne resterons pas les bras croisés», a-t-il averti, en menaçant de frapper les cuirassés américains.
À ses yeux, cette coalition multinationale pilotée par les États-Unis est «un service exclusivement rendu à Israël et non à la navigation internationale». Abdul-Malik al-Houthi a de surcroît critiqué la position arabo-musulmane, qu'il a trouvée «faible et tiède».
Les Houthis demandent aux Arabes de ne pas s'immiscer dans le conflit
Même son de cloche de la part du porte-parole du mouvement, Yahya Saree. Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter) le même jour, il a fait savoir aux Américains qu'ils feraient «face à quelque chose de plus dur» que ce qu'ils ont connu au Vietnam ou en Afghanistan s'ils intervenaient au Yémen et que les États-Unis devraient faire «face à un peuple tout entier et non à un groupe spécifique».
Le porte-parole des Houthis s'en est également pris aux pays arabes qui souhaitent intégrer officieusement cette coalition maritime en mer Rouge. «Nous demandons à tous les pays arabes de s’arrêter, de regarder et de laisser les Américains et les Israéliens entrer dans une guerre directe avec nous», a déclaré Yahya Saree, toujours sur X.
«Nous demandons aux pays arabes de nous laisser en guerre directe avec les ennemis israéliens et américains, et s’ils veulent danser, qu’ils dansent, mais ne participent pas militairement ou financièrement à leurs côtés», a-t-il ajouté.
Officiellement, seul Bahreïn fait partie de la coalition Prosperity Guardian, annoncée le 18 décembre par Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense des États-Unis. Cette coalition maritime, comprenant également le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, les Seychelles et l'Espagne, vise à stopper les attaques houthies sur les cargos en mer Rouge.
Dans la foulée de cette annonce du chef du Pentagone, les Houthis avaient déclaré à la presse américaine qu'ils continueraient leurs «opérations militaires» en mer Rouge.
Depuis que les rebelles yéménites multiplient leurs opérations dans le golfe de Bab el-Mandeb, les grandes compagnies de transport ont fait savoir le 16 décembre qu'elles n'emprunteraient plus le canal de Suez «jusqu'à nouvel ordre».
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Le 23 décembre 2023 :
Mer Rouge : l'Iran rejette les accusations américaines d'une implication dans les attaques des Houthis
L’Iran a rejeté le 23 décembre les accusations des États-Unis sur son implication dans des attaques récentes menées par des rebelles Houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge.
« La résistance (groupes armés en lutte contre Israël, NDLR), dispose de ses propres forces et agit en fonction de ses propre décisions et capacités », a déclaré le 23 décembre le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri, à l'agence locale Mehr.
Selon Mehr, le diplomate réagissait aux « affirmations des Occidentaux » selon lesquelles Téhéran « informait » les Houthis yéménites de « l’emplacement des navires américains ».
Les rebelles yéménites, alliés de Téhéran, ont revendiqué ces dernières semaines plusieurs attaques contre des navires commerciaux liés, selon eux, à Israël. Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen dont la capitale Sanaa, mais ne sont pas reconnus par la communauté internationale, répètent qu'ils continueront tant que la nourriture et les médicaments ne rentreront pas en quantité suffisante dans la bande de Gaza.
L'Iran admet son soutien politique aux Houthis, en guerre depuis 2014 contre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Mais Téhéran dément fournir du matériel militaire aux rebelles.
100 attaques de drones selon le Pentagone
Vendredi 22 décembre, la Maison Blanche a accusé l'Iran d'être « très impliqué dans la planification » des attaques récentes des rebelles Houthis en leur livrant « des équipements militaires sophistiqués » et une « aide en matière de renseignement ».
Selon le Pentagone, les Houthis, ont lancé plus de 100 attaques de drones et de missiles, ciblant 10 navires marchands impliquant plus de 35 pays différents.
Samedi 23 décembre, un drone a frappé un navire commercial dans l'océan Indien et provoqué des dommages, sans faire toutefois de blessés, selon deux agences maritimes, l'une d'elles affirmant que le navire était lié à Israël. La responsabilité de cette frappe n'a pas été établie dans l'immédiat.
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