LA RÉVOLTE PAYSANNE [sur le blog de Bertrand Renouvin]
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Tous les deux jours, un paysan se suicide. Lorsque nous avions publié nos analyses et nos propositions sur l’agriculture (1), en avril 2016, cette tragédie silencieuse était regardée, en haut lieu, comme une regrettable fatalité. Confronté au déclin de nos capacités agricoles, aux ravages de l’ultra-concurrence et du productivisme, à la disparition de très nombreuses exploitations, aux pressions de la grande distribution, à la baisse du revenu agricole, les ministres successifs et la FNSEA se contentaient de gérer les crises tout en célébrant les bienfaits de l’Union européenne, la vertu allemande et les rudes stimulations du marché mondialisé.
La révolte paysanne projette soudain sur le devant de la scène médiatique les mécanismes opaques, les violences sournoises et les détresses trop longtemps ignorées. Voici l’opinion publique, spontanément solidaire des révoltés, clairement informée du poids des normes administratives, de l’acharnement bureaucratique, des désastres provoqués par le libre-échange, de l’échec de la PAC, du double jeu de la macronie qui cautionne à Bruxelles ce qu’elle déplore lors de ses excursions à la campagne, du triple jeu des dirigeants de la FNSEA, qui co-gèrent le ministère de l’Agriculture, dirigent des groupes agro-alimentaires et veillent à maintenir leur position dominante dans le syndicalisme agricole pour contrôler et étouffer les révoltes paysannes.
Les mesures annoncées par Gabriel Attal le 26 janvier s’inscrivent dans un scénario classique de récupération de la colère et de concessions apaisantes. L’homme qui veut “mettre l’agriculture au-dessus de tout le reste” – il y a quinze jours c’était l’éducation – a employé tous les mots qui font plaisir : “protéger notre héritage et notre identité”, faire acheter des produits français, assurer notre souveraineté alimentaire et bien d’autres merveilles.
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La révolte paysanne - Le blog de Bertrand Renouvin
Tous les deux jours, un paysan se suicide. Lorsque nous avions publié nos analyses et nos propositions sur l'agriculture (1), en avril 2016, cette tragédie silencieuse était regardée, en haut l...