À propos de la réélection de POUTINE : un entretien avec Bruno Drweski, Historien, politologue et maître de conférences à l’INALCO
/image%2F1449569%2F20240323%2Fob_81fe71_bruno-drweski-point-de-vue.jpg)
/image%2F1449569%2F20240323%2Fob_1a6ed2_investig-action.jpg)
Bruno Drweski : « Poutine s’est posé en garant de la stabilité, c’est sa grande réussite »
« Pas d’opposition. Pas de liberté. Pas de choix », a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel pour féliciter ironiquement Vladimir Poutine. Le président russe vient en effet d’être réélu avec 87% des suffrages. Si l’issue du scrutin laissait peu de place aux surprises, on aurait tort de croire que l’autoritarisme et la propagande du Kremlin expliquent tout. Quels étaient les enjeux de ces élections ? Sur quels soutiens Vladimir Poutine peut-il compter ? Comment la guerre en Ukraine a-t-elle influencé les électeurs ? Historien, politologue et maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations orientales, Bruno Drweski répond à nos questions.
La presse occidentale a évoqué un simulacre. Les élections présidentielles étaient-elles vraiment dépourvues de tout enjeu en Russie ?
Tout d’abord, la tenue d’élections présidentielles était juridiquement normale, car nous étions arrivés à un moment où elles devaient se tenir, tout simplement. Ensuite, il est évident que le scrutin était quasiment une formalité dans la mesure où le vainqueur était connu d’avance. Mais pas tant parce que le processus était trafiqué comme on a pu le marteler dans les médias occidentaux. C’est surtout parce que les Russes ont pris conscience qu’ils étaient en guerre. Ce n’était pas vraiment le cas il y a deux ans, lorsque les autorités parlaient d’ « opération spéciale ». La perception du conflit a changé et comme souvent en temps de guerre, on assiste en Russie à un réflexe légitimiste, un élan de mobilisation pour préserver la stabilité du pays. D’ailleurs, d’une certaine manière, les Ukrainiens ont aidé Poutine en multipliant les attaques de drones contre le territoire russe avant les élections. Elles n’ont fait que renforcer cette réaction légitimiste.
POURSUIVRE LA LECTURE :