ISRAËL essaie de se dégager du PIÈGE de la stratégie iranienne
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Par Édouard Husson
Il y a un peu plus de quatre ans, le 3 janvier 2020, Donald Trump faisait assassiner le général iranien Soleimani, architecte de ce qu’on appelle «l’Axe de la Résistance» à la politique israélo-américaine au Proche-Orient. La mort du stratège n’a pas signifié la fin de sa stratégie. Au contraire, l’efficacité redoutable du général commandant le Corps des Gardiens de la Révolution islamique venait de sa capacité à former des gens capables de se déployer de manière autonome sur le terrain. C’est ce qui explique l’acharnement des Israéliens à tuer les héritiers de Soleimani : Sayyed Razi Mousavi, à Damas le jour de Noël ; Saleh el-Arouri à Beyrouth 2 janvier. Puis à faire organiser un attentat, le 3 janvier 2024, contre la foule qui venait se recueillir sur la tombe du général Soleimani. Vaines tentatives ? L’Iran a répondu en bombardant une installation clandestine du Mossad à la frontière de la Jordanie et de la Syrie. Incapables d’accepter un rapport de force modifié qui devrait les amener à négocier, les Israéliens ont poussé la provocation, le 1er avril 2024, jusqu’à tuer le successeur de Soleimani et d’autres hauts gradés du CGRI dans le consulat d’Iran à Damas. Au moment où je clos cet article, une riposte iranienne dure est attendue par tous. Elle pourrait enclencher une escalade qui implique les États-Unis dans la guerre – c’est l’espoir de Benjamin Netanyahou.
Le 3 janvier 2020, Donald Trump donnait l’ordre de frapper, depuis un drone, le convoi du général iranien Qasem Soleimani qui venait de quitter l’aéroport de Baghdad, pour une rencontre avec Adil Abdul-Mahdi, le Premier ministre irakien.
Outre la lâcheté d’une telle frappe, qui faisait soudain ressembler Donald Trump à son prédécesseur honni, Barack Obama, connu pour son goût des assassinats de civils ou de militaires par drone interposé, on peut dire, avec le recul, que la mort de Soleimani n’a pas eu l’impact attendu par les Américains. On frappe à la tête pour désorganiser l’ennemi, le sidérer, voire le forcer à se rendre.
En l’occurrence, il s’est passé le contraire. La détermination de ce qu’on appelle l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, milices chiites en Iraq, Hezbollah au Liban, Ansarullah au Yémen) en est sortie renforcée.
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