GAZA : La morale à l’épreuve des faits
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Michael Brenner explore l’énigme morale que pose le soutien des États-Unis aux atrocités israéliennes à Gaza.
Michael Brenner est professeur émérite d’affaires internationales à l’université de Pittsburgh et membre du Centre pour les relations transatlantiques au SAIS/Johns Hopkins. Il a été directeur du programme de relations internationales et d’études mondiales à l’université du Texas.
La vacuité morale est-elle désormais la marque des sociétés occidentales ? Cette question nous taraude alors que les gouvernements des États-Unis et d’Europe se font les complices des crimes atroces commis par Israël contre les Palestiniens. Le comportement de l’État juif répond à la définition du génocide telle qu’elle figure dans la Convention des Nations unies sur le génocide, dont ils sont tous signataires. Il est probable que la Cour internationale de justice le confirmera bientôt par une décision irrévocable.
En janvier, la CIJ a déjà reconnu l’existence d’une présomption de génocide. La plus haute instance judiciaire des Nations unies a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir les actes de génocide à Gaza. La CIJ s’est déclarée compétente en la matière, et a estimé qu’il existait des preuves tangibles au regard de la Convention de 1948 sur le génocide. Au moins certains des actes et omissions d’Israël “relèvent des dispositions de la Convention (sur le génocide)”, ont déclaré les juges. La CIJ a émis une série de dispositions “pour protéger les droits revendiqués par l’Afrique du Sud que la Cour a jugés plausibles”, notamment “le droit des Palestiniens de Gaza d’être protégés contre les actes de génocide”.
On pouvait raisonnablement s’attendre à ce que les sombres enjeux moraux ainsi mis en lumière – ainsi que les atrocités qui ont suivi – suscitent un débat public animé et douloureux, prélude à une action décisive. Or, la classe politique dans sa quasi-totalité les ignore ou les banalise. Le silence prévaut.
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