Un jour à Lannemezan pour Georges ABDALLAH – Par Charles Hoareau
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C’est la 1re année que Suzanne, partie trop il y a à peine plus d’un mois, n’était pas là...Mais tellement présente dans les têtes, dans les mots, dans tous ces drapeaux rouges semblables au sien et dans l’émotion qui parcourait la foule. Car cette fois-ci, après avoir connu des rassemblements et manifs à bien trop peu, parfois sous un beau soleil, parfois sous la pluie et même quelquefois sous la neige, cette fois-ci oui, il y avait la foule. Cette foule nous l’attendions, nous l’espérions pour ce rendez-vous devenu annuel autour du 24 octobre, jour de son arrestation en 1984, devant la prison, lui qui est enfermé depuis 40 ans, simplement pour avoir défendu sa terre, la Palestine. [1]
Depuis tant d’années nous faisons tout pour qu’arrive enfin la vague de protestation capable de renverser une telle atteinte aux droits élémentaires. Bien sûr nous ne serons jamais trop, mais cette année il y a des milliers de personnes (les chiffres de la presse nationale, pour la 1re fois présente, annoncent autour de 2500 personnes, chiffre jamais atteint, auquel il faut rajouter celles de multiples rassemblements en France, ce qui est aussi une première). Les « anciens », ceux qui année après année, depuis 2004, se sont ajoutés à cette lutte s’embrassent émus de mesurer combien les efforts de chacun, les obstinations de chacune, permettent l’avancée de tout un combat.
L’émotion a toujours été forte ici, dans cette manif pas comme les autres...Cette année encore plus.
Forte de se retrouver devant des grilles desquelles on voudrait l’arracher et auxquelles on tape avec des pierres ramassées sur le chemin comme dans une intifada dérisoire marquant tout à la fois notre impuissance rageuse et notre message de soutien que l’on voudrait immense à cet homme enfermé pour avoir aimé son pays au point d’y donner toute une vie de combat.
Forte parce que Georges Ibrahim Abdallah, qui a fait à l’ANC l’honneur d’accepter d’être notre président, nous entend on le sait.
Les prisonniers aussi et certains à travers leurs barreaux reprennent nos slogans avec tant de force et si nombreux que nous les entendons malgré la distance.
Cris partagés, révolte commune, Palestine aux cœurs et larmes aux poings.
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