Pourquoi les OUVRIERS votent-ils pour Trump ? - Par Gilles Questiaux
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La conscience de la classe ouvrière et la guerre culturelle - en Amérique, et ailleurs.
La lutte des ouvriers pour le pain et les roses est la source du dynamisme qui pousse l’histoire au dépassement des conditions existantes – y compris au progrès technique, et le marxisme en est la traduction dans le monde des idées, mais cette lutte ne peut pas être conduite par le marxisme s’il devient un argument dans une lutte culturelle interne à la bourgeoisie, entre factions post-modernistes et traditionalistes.
Quand les ouvriers n’ont plus la conscience spontanée d’appartenir à une classe leur lutte économique qui ne cesse jamais se perd dans le sable, et en effet, tout est fait dans le discours politique contemporain pour la leur faire oublier, de l’extrême-droite à l'extrême-gauche, par la valorisation fantasmatique d'identifications subjectives - race, genre, orientation sexuelle, origine ethnique, etc. - supposément plus importantes que l'appartenance de classe.
Quand l’identité vécue de cette classe se cristallise autour de valeurs conservatrices ou religieuses, cela peut être regretté, mais il faut bien se rendre compte qu’il n’y a aucune échelle réelle qui permette d’évaluer des « valeurs » au sens moral vaseux de ce terme dans l’usage actuel de la langue commune et celui qui est conservateur aujourd’hui peut bien (re)devenir progressiste demain ! A moins bien sûr que l’horizon ultime du progrès ne soit rien d’autre que l’extension illimitée de l’individualisme de masse du consommateur contemporain, tel un mur souillé de tags qui est perpétuellement recouvert de nouveaux tags. Et malheureusement cette idéologie semble être le dénominateur commun des militants des différentes sectes idéologiques rouges, vertes, ou bariolées qui prétendent s’adresser aux « classes populaires » ou à les représenter dans la vie politique des pays occidentaux.
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