Que se passe-t-il en SYRIE ? nos informations
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Des délégations occidentales prennent le chemin de Damas - al-Joulani espère normaliser son pouvoir
Les délégations occidentales prennent le chemin de Damas. Londres et Paris ont envoyé des responsables pour s'entretenir avec les nouveaux maîtres de la Syrie. L'envoyé spécial de l'ONU était également dans la capitale syrienne et prévoit l'envoi d'une aide humanitaire. Washington va prochainement dépêcher une délégation.
Valse des délégations à Damas. Une à une, les délégations arabes, régionales et occidentales prennent la route de la capitale syrienne pour rencontrer les nouveaux maîtres du pays. Dans la soirée du 16 décembre, c'était au tour de la délégation française de s'entretenir avec Abou Mohammed al-Joulani.
La délégation française conduite par l'envoyé spécial pour la Syrie Jean-François Guillaume est arrivée le 16 décembre à Damas et s'est rendue dans les locaux de l'ambassade fermée depuis mars 2012. Le même jour, des responsables britanniques ont rencontré al-Joulani, de son vrai nom Ahmed al-Chareh, le nouveau dirigeant syrien et ancien chef de Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
Une délégation américaine à Damas dans les prochains jours
Lors de sa rencontre avec les délégués du ministère britannique des Affaires étrangères, al-Chareh a souligné la nécessité de construire un État fondé sur le droit et les institutions tout en instaurant la sécurité. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a confirmé plus tôt que le gouvernement britannique avait établi un «contact diplomatique» avec HTC, malgré son statut actuel d'organisation terroriste interdite en Grande-Bretagne depuis 2017.
Cette évolution coïncide avec l'annonce par le Royaume-Uni d'une aide humanitaire de 50 millions de livres sterling (63 millions de dollars) pour la Syrie et les réfugiés syriens.
La veille le 15 décembre, l'envoyé spécial de l'ONU Geir Pedersen avait également rencontré Abou Mohammed al-Joulani. Il a relevé que le «changement auquel nous assistons maintenant après la chute du régime Assad est tout simplement immense». «Bien sûr, ce changement en lui-même crée de grands espoirs, mais nous savons tous qu’il y a encore de nombreux défis à relever», a-t-il insisté, soulignant que les choses devaient être faites «correctement dès le début». Le Programme alimentaire mondial prévoit de venir en aide à des millions de Syriens.
Du côté américain, le porte-parole du département d'État Matthew Miller a affirmé le 16 décembre que les États-Unis étaient en contact direct avec le nouveau régime de Damas et comptaient envoyer prochainement une délégation en Syrie.
SOURCE : Presse internationale
Contacts entre L'Union Européenne et le nouveau gouvernement syrien
Le 16 décembre, Kaja Kallas, a annoncé que des diplomates de l’Union européenne se rendraient à Damas pour établir des contacts avec le nouveau gouvernement syrien. Cette initiative survient après le départ de Bachar al-Assad, dans un contexte où les nouvelles autorités syriennes cherchent à restaurer la stabilité.
Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré lors d’un point presse à Bruxelles ce 16 décembre que l’Union européenne entamait officiellement des contacts diplomatiques avec le nouveau gouvernement syrien. «J’ai demandé aux hauts diplomates européens en Syrie de se rendre à Damas pour établir des contacts avec le nouveau gouvernement et les gens sur le terrain», a-t-elle affirmé avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Kaja Kallas a précisé que cette initiative visait à mieux comprendre la situation sur le terrain et à ouvrir un dialogue avec les nouvelles autorités syriennes.
Définir les relations et maintenir la stabilité
Un des objectifs de cette rencontre sera de définir le niveau d’engagement de l’UE avec le nouveau pouvoir syrien. «Nous devons d’abord définir le niveau auquel nous nous engagerons avec ces nouvelles autorités et les mesures que nous voulons prendre pour construire une relation», a-t-elle ajouté. Elle a également laissé entendre que l’Union européenne pourrait proposer un soutien sous certaines conditions. «Nous serons prêts à discuter d’un partenariat si les nouvelles autorités avancent dans la bonne direction», a-t-elle souligné.
Lors de son intervention, Kaja Kallas a insisté sur l’importance de garantir la stabilité en Syrie et de prévenir de nouveaux conflits. «Notre priorité est d’éviter une guerre civile, le radicalisme ou l’oppression des nombreuses minorités en Syrie», a-t-elle déclaré.
Elle a également mis en avant la nécessité d’observer les actes des nouvelles autorités. «Ce ne sont pas seulement leurs paroles qui nous importent, mais leurs actions dans les semaines et les mois à venir», a-t-elle affirmé en réponse à une question sur la possibilité d’un soutien européen.
Une reconnaissance non encore actée
Malgré l’envoi de diplomates à Damas, Kaja Kallas a tenu à préciser que l’UE n’avait pas encore reconnu officiellement les nouvelles autorités syriennes. Elle a souligné que toute future coopération serait conditionnée par le comportement des nouveaux dirigeants. «Nous évaluerons leurs actions sur le terrain avant d’envisager toute forme de reconnaissance ou de soutien officiel», a-t-elle insisté.
Le nouveau gouvernement, dirigé par Mohammed al-Bashir, a déclaré vouloir se concentrer sur la restauration de la sécurité et de la stabilité. «Notre objectif est de garantir la paix et la sécurité pour tous les Syriens, indépendamment de leur origine ou de leur religion», a affirmé le chef du gouvernement intérimaire ce 16 décembre.
SOURCE : Presse internationale
La Syrie «désormais aux mains des terroristes», affirme Bachar el-Assad depuis Moscou
Assad, qui s’exprime pour la première fois sur les circonstances ayant conduit à son départ, affirme avoir appris la chute de Damas alors qu'il se trouvait dans la base militaire russe de Hmeimim et que son départ n’était pas «prémédité». Damas tombe aux mains des terroristes, a-t-il notamment regretté.
De «fausses informations» et des «récits très éloignés de la vérité» ont tenté de présenter le «terrorisme international comme une révolution de libération» en Syrie, affirme ce 16 décembre le président déchu Bachar el-Assad dans sa première déclaration depuis Moscou après son départ de Syrie le 8 décembre.
Assad, qui s’exprime pour la première fois sur les circonstances ayant conduit à son départ, assure que «pas une seule fois au cours des événements qui ont eu lieu en Syrie» il n’avait envisagé la possibilité de démissionner et de fuir.
Cependant, «lorsque l’État tombe entre les mains du terrorisme et que la capacité d’apporter une contribution significative est perdue, tout poste devient vain, rendant son occupation dénuée de sens», a-t-il expliqué.
«Mon départ de Syrie n’était pas prémédité et n’a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations», a tenu à préciser Bachar el-Assad dans sa déclaration. Il a annoncé qu'il était resté à Damas jusqu'au petit matin du 8 décembre et qu'il n'avait quitté le pays que dans la soirée de ce jour-là.
Il a expliqué qu'il s'était rendu dimanche 8 décembre à la base aérienne russe de Hmeimim, à Lattaquié, pour «superviser les opérations de combat», jusqu'à ce qu'il soit évacué vers la capitale russe à l'initiative de Moscou. «Lorsque l’État tombe entre les mains du terrorisme (…) tout poste devient inutile», a-t-il souligné.
Ex-branche syrienne d’Al-Qaïda
Le président syrien déchu a également insisté sur le fait que depuis son départ, Damas était désormais gouvernée par les terroristes, tout en promettant qu’une explication «complète et détaillée» des événements serait présentée ultérieurement.
Le 27 novembre, le groupe radical djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigée par Abou Mohammad al-Joulani, a lancé une offensive majeure dans les provinces syriennes d'Alep et d'Idleb. Le 8 décembre, HTC a annoncé la formation d'un gouvernement de transition, et Bachar el-Assad, qui dirigeait le pays depuis 2000, a quitté son poste de président le même jour.
Ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, HTC, qui affirme avoir rompu avec le djihadisme, reste classé «terroriste» par plusieurs capitales occidentales, dont Washington. Le 15 décembre, les États-Unis ont cependant affirmé avoir établi «un contact direct» avec le nouveau pouvoir à Damas.
PT
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Syrie : les djihadistes français, une source d’inquiétude pour les autorités
La présence de djihadistes français en Syrie, principalement affiliés à des groupes comme Hayat Tahrir al-Cham (HTC), suscite une inquiétude grandissante au sein des services de renseignement. Ces factions, bien qu'orientées vers un agenda local, continuent d'exercer une influence, notamment à travers la propagande en ligne et la radicalisation.
La situation des Français en Syrie reste un sujet de préoccupation majeure pour les services de renseignement français. Après la chute de Bachar al-Assad, des informations confirment que 110 à 120 djihadistes français sont présents dans la région. Selon un article de L’Express publié ce 15 décembre, la majorité d'entre eux est affiliée à des groupes comme Firqat-Al-Ghouraba, dirigée par le Niçois Omar Diaby, également connu sous le nom d'Omar Omsen. D'autres ont rejoint les rangs de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), sous la direction d'Abou Mohammed al-Joulani.
Au sein de HTC, une dizaine de Français sont recensés, selon David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique cité par L’Express. HTC, qui s’efforce de se présenter comme un groupe nationaliste syrien, continue de susciter des interrogations. Selon le procureur national antiterroriste Olivier Christen, qui a donné une longue interview au Figaro ce 10 décembre, les Français affiliés à ces factions pourraient «être tentés par un retour en Europe».
La faction d’Omar Diaby, «qualifiée de Brigade des étrangers», n’incite pas directement à des attentats en France, mais reste sous surveillance en raison de la capacité de son leader à utiliser la propagande numérique. Selon L’Express, une source antiterroriste observe que «les hommes de Diaby, bien que concentrés sur la Syrie, conservent un écho dans la djihadosphère, notamment auprès des francophones». Les fameuses vidéos «19HH», qui avaient marqué les débuts de l’embrigadement dans les années 2010, continuent de circuler via Telegram et Discord. Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, cité par Valeurs Actuelles ce 15 décembre, souligne que «Diaby constitue toujours une menace, car sa propagande a été très efficace».
Risque de résurgence de l'État Islamique
Un autre foyer de tension réside dans les camps de détention kurdes, où sont retenus environ 265 Français. La pression exercée par les frappes américaines et les offensives turques pourrait entraîner une dispersion de ces individus radicalisés. Ces zones de détention, peu sécurisées, pourraient devenir des viviers de recrutement pour des factions comme Daech, qui reste actif malgré ses défaites militaires.
La résurgence de Daech, alimentée par l’instabilité consécutive à la chute d’Assad, constitue un danger supplémentaire. Le chercheur Thomas Pierret a évoqué, à Public Sénat ce 10 décembre, une «double opportunité» pour les groupes terroristes notamment l’affaiblissement des forces kurdes au nord et l’absence d’une armée nationale forte pour le nouveau pouvoir syrien.
Un avenir incertain
Cependant, des nuances apparaissent dans les stratégies des différents groupes. HTC, sous la direction d’al-Joulani, adopte désormais une position de «djihad local» et tente de limiter les ambitions internationales de ses membres. Cette approche a conduit à des purges internes pour éliminer ceux qui refusaient cette orientation. Wassim Nasr, journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes, explique ce 10 décembre au média français 20Minutes que cette discipline interne a permis à HTC de maintenir le contrôle sur ses troupes.
Mais malgré la surveillance accrue des autorités françaises, le risque d'actions isolées reste bien réel. L’affaire Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty, illustre ce danger : il avait été en contact avec un propagandiste de HTC avant de passer à l’acte. Selon Jean-Charles Brisard, «même si le groupe HTC promeut un djihad local, ses membres pourraient imiter des méthodes terroristes diffusées via la djihadosphère» a-t-il déclaré à Valeurs Actuelles.
Le parquet national antiterroriste indique rester vigilant face à la multiplicité des menaces, qu’il s’agisse de nouvelles recrues ou de djihadistes aguerris libérés des geôles syriennes. La présence de ces individus sur le sol syrien représente un défi sécuritaire et diplomatique pour la France, d’autant plus que les relations avec le nouveau pouvoir syrien restent inexistantes.
SOURCE : Presse internationale
La France va envoyer une mission diplomatique à Damas pour la première fois depuis 12 ans
La France va reprendre ses relations diplomatiques avec la Syrie après 12 ans par l'envoi d'une mission à Damas. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a annoncé que cette délégation de quatre diplomates se chargerait de reprendre le contrôle des installations françaises et d'évaluer les besoins humanitaires urgents.
Le 17 décembre, la France reprendra ses relations diplomatiques avec la Syrie par l'envoi d'une mission à Damas, la première en 12 ans, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d'une interview accordée à une radio française ce 15 décembre. Cette délégation de quatre diplomates aura pour mission de reprendre le contrôle des installations françaises, d'initier des contacts avec les nouvelles autorités syriennes et d'évaluer les besoins humanitaires urgents de la population. Jean-Noël Barrot a également mentionné l'implication de l'Union européenne dans ce processus et n'a pas écarté la possibilité d'une révision des politiques de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides concernant les demandes d'asile des Syriens.
Concernant l'évolution récente en Syrie, notamment la chute de Bachar el-Assad, le ministre français des Affaires étrangères a fait la déclaration suivante : «Nous abordons cette période nouvelle avec l'espoir que la Syrie puisse être restituée aux Syriens. Nous nous mobilisons pour préparer l'avenir de la Syrie. Les autorités nouvelles doivent très vite céder la place à une autorité de transition qui soit représentative de l'ensemble des communautés, des confessions de la Syrie et qui puisse progressivement faire avancer la Syrie vers une nouvelle constitution et à terme vers des élections.»
Le 27 novembre, des formations du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC) et leurs alliés ont lancé une vaste offensive contre les positions des forces gouvernementales. Dans la soirée du 7 décembre, les adversaires du ex-président syrien ont pris plusieurs grandes villes, notamment Alep, Hama, Deir ez-Zor, Deraa et Homs. Le 8 décembre, les rebelles syriens sont entrés à Damas et les unités de l'armée ont quitté la ville. Le chef du gouvernement, Mohammed Ghazi el-Jalali, a exprimé sa volonté de transférer le pouvoir par des moyens pacifiques et d’organiser des élections dans le pays. Le même jour, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que Bachar el-Assad avait décidé de démissionner de ses fonctions et de quitter le pays, l'enjoignant à procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique.
PT
Syrie : une «grosse centaine» de djihadistes français auraient participé à la prise de Damas
En France, les médias locaux parlent d'une centaine de djihadistes français qui auraient participé à la prise de Damas par Hayat Tahrir al-Cham et ses alliés. Un chiffre confirmé par le procureur national antiterroriste de France lors d’une interview avec Le Figaro.
Dans une interview avec Le Figaro ce 10 décembre, le procureur national antiterroriste de France, Olivier Christen, a confirmé la participation d’au moins une «grosse centaine» de djihadistes français, issus de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ainsi que de la brigade d’Omar Omsen, à la prise de Damas par l’opposition armée syrienne dans la foulée de la chute de Bachar el-Assad.
«Dans le détail, une cinquantaine appartiendrait en effet à la brigade d’Omar Omsen et une trentaine à la mouvance dirigée par Abou Mohammed al-Joulani. Nous avons dénombré, également présentes à Idleb, une trentaine de femmes évadées des camps ou qui s’y sont réfugiées avec la débâcle de l’État islamique», a notamment déclaré Olivier Christen.
Le procureur antiterroriste français a précisé que, sur les 1 500 djihadistes français recensés depuis les années 2000, on comptait 390 revenants en France, 500 décédés, une centaine affiliée aux groupes qui ont pris Damas, environ 150 détenus ou retenus dans le nord-est syrien et en Irak, mais aussi 300 disparus.
Christen a souligné que le sort des détenus et des disparus «qui parfois réapparaissent», selon ses mots, était une «source d’inquiétude», précisant que 66 femmes étaient actuellement retenues dans le camp de Roj et que 65 hommes étaient détenus dans les prisons de Derik et Hassaké.
«Agenda local»
Le procureur antiterroriste a écarté la possibilité d'une préparation d'actions en France par ces combattants, arguant que ces djihadistes français appartenaient depuis «extrêmement longtemps» à la HTC et qu’ils étaient «totalement absorbés» par la Syrie.
Olivier Christen estime que ces Français donnaient le sentiment d’avoir voulu s’établir définitivement en Syrie. Il a appelé toutefois à la nécessaire de se préparer à «l’ensemble des scenarii possibles», assurant être «dans une phase d’observation active».
De la même manière, le procureur antiterroriste a également écarté le scénario d’un départ massif de djihadistes de France pour la Syrie, expliquant qu’après la prise du pouvoir, le HTC était actuellement concentré sur son «agenda local» qui est celui de la «stabilisation de la situation syrienne».
«Nous sommes face à des combattants syriens qui reprennent le pouvoir sur leur territoire. Il est donc difficile de croire à des départs massifs de France pour la Syrie», a tranché Christen.
Le 27 novembre, l'opposition syrienne armée a lancé une offensive majeure dans les provinces syriennes d'Alep et d'Idleb. Le 8 décembre, les forces armées de l'opposition syrienne ont annoncé la formation d'un gouvernement de transition, et Bachar el-Assad a quitté son poste de président le même jour.
PT