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Pasolini, « Écrits Corsaires »

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DÉCLARATION de l’ACADÉMIE FRANÇAISE

sur l'ÉCRITURE

dite « INCLUSIVE »

adoptée à l’unanimité de ses membres dans la séance du jeudi 26 octobre 2017

Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.

Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.

Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.

7 Février 2025

Publié par El Diablo

La LETTRE de Philippe Arnaud [datée du 4 février 2024]

Chers tous,

1. Ce jour [le 4 février 2024], au journal de 13 h de France-Inter, Jérôme Cadet présentait les informations. A un moment, il a évoqué brièvement le conflit palestino-israélien [noter l'ordre dans lequel j'ai placé les termes de l'adjectif] : "Au Proche-Orient, en Cisjordanie, un homme a ouvert le feu ce matin sur des soldats israéliens. Deux d'entre eux sont morts, cet homme a ensuite été abattu".

1.1. Ce qui frappe, c'est la différence du registre de vocabulaire qui désigne les protagonistes. Le Palestinien est anonymisé ("un homme"). Mais un homme, ce peut être n'importe qui, un ressortissant de l'Auvergne, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou du Burkina-Faso. En revanche, les Israéliens ont, eux, une identité sociale et une fonction : ce sont des soldats. On peut suggérer que ce mot "homme" (à la place de Palestinien), a été choisi pour être le terme s'approchant le plus de terroriste sans avoir l'air de prendre parti, en tout cas le terme le moins susceptible d'éveiller de l'empathie...

1.2. L'autre différence, c'est la façon d'évoquer leur passage de vie à trépas. Les Israéliens sont "morts", ce qui ne se dit que des êtres humains. En revanche, le Palestinien, lui, est abattu. Or, ce terme "abattu", dans les médias, ne se rencontre, dans la plupart des cas, que pour évoquer des loups ou des ours (prédateurs de troupeaux), des sangliers (dévastateurs de récoltes), ou, plus rarement, des panthères ou des tigres échappés d'un zoo. C'est-à-dire, dans tous les cas, des êtres au minimum nuisibles, au maximum dangereux. En tout cas, des non-humains...

2. Je reviens sur les revendications territoriales formulées par Donald Trump sur un certain nombre de territoires voisins : le Canada, le Groenland et le canal de Panama. Dans des Remarques précédentes, j'avais évoqué les revendications territoriales formulées, avant guerre, par un ex-postulant aux Beaux-Arts de Vienne. Mais j'aurais pu évoquer des revendications formulées par un autre voisin de la France, et qui visaient directement la France. Mussolini (puisque c'était lui) revendiquait en effet la Corse, Nice, la Savoie et la Tunisie. Quels rapports entre ces revendications, distantes de plus de 90 ans ?

2.1. Elles concernent toutes les deux des territoires voisins, qui se trouvaient jadis dans le même ensemble, au moins pour partie. Le Canada et les Treize colonies (noyau des futurs États-Unis), étaient, jusqu'en 1783, partie intégrante de l'empire britannique. La zone du canal de Panama, de 1903 à 1999, n'a pas appartenu au Panama, mais aux États-Unis. Pour la France, jusqu'en 1768, la Corse appartenait à la République de Gènes, avant d'être cédée à la France. Jusqu'en 1860, le comté de Nice et la Savoie appartenaient au royaume de Piémont-Sardaigne. Mais, après les batailles de Magenta et de Solférino, remportées par la France sur l'Autriche, la France obtint en dédommagement, le comté de Nice et la Savoie. Et de 1881 à 1956, la Tunisie fut un protectorat français. Mais, d'un autre côté, le territoire de la Tunisie fut l'une des provinces les plus prospères de l'empire romain. Et aux XIXe et XXe siècles, nombreux furent les Italiens à émigrer en Tunisie : la distance était courte, le climat et les agricultures étaient proches. Claudia Cardinale est l'une de ces célèbres Italo-Tunisiennes.

2.2. Les deux visent à contrôler deux passages stratégiques : l'un est un détroit, l'autre un isthme. Pour Mussolini, réclamer la Tunisie revenait à contrôler les deux rives du détroit de Sicile, donc à éventuellement barrer le passage entre les bassins oriental et occidental de la Méditerranée. Et le barrer à la seule puissance qui dominait les mers à l'époque, le Royaume-Uni, rival potentiel de l'Italie, ainsi qu'à la puissance rivale de l'Italie en Méditerranée, à savoir la France. Pour Trump, réclamer le canal de Panama revient à dominer le seul point de passage commode entre l'Atlantique au Pacifique, le seul qui permet de joindre au plus court les ports des côtes est et ouest des États-Unis. Et de barrer le passage à la la Chine, rival stratégique et économique des États-Unis.

Je vous saurais gré de vos remarques, compléments, précisions et critiques.

Bien à vous

Philippe Arnaud,

Amis du Monde Diplomatique

Tours

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