Les ACTIONNAIRES ne prennent pas de risques et ne créent pas d’emplois : nous les payons pour rien
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Par Guillaume Étievant
Le ciel semble être la seule limite à la montée des dividendes des entreprises du CAC 40, les plus grandes sociétés françaises. Ces derniers jours encore, avec la publication des dividendes versés, les records tombent et les superlatifs journalistiques pleuvent : « Du jamais vu », s’enflamme Les Échos. « Pas de ralentissement en vue », titre plus modérément Le Monde. « Le sujet hautement inflammable de l’augmentation des dividendes en Europe », commence à s’inquiéter Le Figaro. Leurs éditoriaux fiévreux ne se questionnent toutefois pas sur les raisons de cette montagne d’argent. Ils préfèrent, dans le même temps, geindre sur l’état « alarmant » des finances publiques et l’explosion de la dette. Ils ne mettent jamais en avant que l’un est la conséquence de l’autre et ils présentent les actionnaires et les grands patrons comme indispensables à notre économie, car ce seraient eux qui « prendraient des risques » en « créant des emplois ». Déconstruisons ensemble cette mythologie.
En 2024, les entreprises du CAC 40 ont redistribué 72,8 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, contre 67,1 milliards en 2023. D’après le dernier rapport de l’ONG Oxfam, depuis 2019, la fortune des milliardaires français a bondi de 24 milliards d’euros, soit l’équivalent de 13 millions d’euros par jour. Les chiffres sont vertigineux, mais ne disent au fond pas grand-chose. Quand on dépasse le milliard, tout chiffre paraît extraordinaire. Les dividendes versés pourraient être encore dix fois plus élevés, les médias traiteraient le sujet de la même manière et la plupart des gens ne seraient pas plus choqués. Les milliards, ce n’est pas palpable, ce n’est pas appréhendable, sauf pour ceux qui les ont dans leur compte en banque.
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