Faut-il revendiquer « un monde sans frontières » ? – Par Gilles Questiaux
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Faut-il supprimer les frontières, comme le demandent les activistes d’extrême-gauche qui aident les migrants et les sans-papiers à les traverser illégalement ?
Disons tout de suite qu’il faudrait se poser la question de savoir qui pourrait effectivement prendre une telle décision, de portée mondiale, et dans l’intérêt de qui, Donald Trump peut-être ?… Mais examinons la question sans préjugés.
On serait tenté tout de suite de réponde oui, car le projet communiste est en effet, à long terme, celui d’un monde sans frontière, c’est à dire sans obstacle ni ligne de contrôle entravant la circulation des humains sur la surface de la terre – ce qui est largement la situation déjà vécue par les riches de tous les pays. Mais cette perspective est-elle envisageable comme un objectif immédiat à atteindre sans attendre, dans les conditions actuelles du capitalisme mondialisé, sans mettre la charrue avant les bœufs ?
Cette utopie n’est pas soit dit tout de suite celle d’un monde sans limites (le lieu sans limite, c’est dans la tradition chrétienne, un autre nom de l’Enfer, et il est en quelque sorte pré-matérialisé sur les réseaux sociaux) ; les limites politiques séparant les territoires sont indispensables pour conserver la diversité ethnique et culturelle de l’humanité, puisque chaque territoire ainsi défini possède des normes culturelles singulières, enfin si on considère qu’il s’agit d’une valeur, et en effet si celle des plantes et des animaux en est une, celle des cultures humaines l’est aussi. C’est à cela, et à cela seulement, que servaient les frontières internes de l’URSS, de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie. Malheureusement, avec l’abandon du socialisme, elles ont évolué pour devenir des frontières internationales rigides entre pays dominés par d’autres plus puissants, qui par contre ne protègent plus aucune originalité linguistique et culturelle.
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