KANAKY-NOUVELLE-CALÉDONIE : « Les Kanak urbains ont été les oubliés des accords » : interview de l’anthropologue Benoît Trépied analyse les racines du 13 mai
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Dans son ouvrage « Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie », Benoît Trépied, chargé de recherche au CNRS, décrypte les causes profondes du soulèvement du 13 mai 2024. Il y expose les limites du processus de décolonisation engagé depuis les accords de Matignon et de Nouméa, les fractures sociales et générationnelles et plaide pour un nouveau regard sur l’histoire et la citoyenneté calédoniennes.
Alors que les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se poursuivent, l’anthropologue Benoît Trépied livre un éclairage sur l’origine de la crise qui a éclaté, il y a bientôt un an. Son ouvrage, Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, est publié chez Anacharsis, qui a édité plusieurs textes de référence d’un autre spécialiste du Caillou et du monde kanak, Alban Bensa. L'auteur revendique un essai "engagé", de nature à susciter le débat. Entretien.
NC la 1ère : Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de ce livre ?
Benoît Trépied : Le besoin d’écrire cet ouvrage est né directement de l’explosion sociale et politique qu’a connue l’agglomération de Nouméa, le 13 mai. J’ai suivi cela de loin, puisque j’étais à Paris. J’étais complètement sidéré par ce qui se passait. Des journalistes de France et de l'étranger se sont tournés vers moi pour essayer d'expliquer les racines du dossier calédonien et de ce qui avait mené à cet embrasement. À l’issue de cette séquence d'hypermédiatisation en mai-juin 2024, j'ai ressenti la nécessité de faire le bilan dans un livre, en mettant à plat toutes ces réflexions, qui sont également nourries de vingt-cinq ans de cheminement intellectuel et humain avec la Nouvelle-Calédonie et ses habitants.
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