Dans les entrailles de l’USAID
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Par Maurice Lemoine
« Ton ami n’est pas celui qui t’aide quand tu as des ennuis,
c’est celui qui t’évite d’en avoir. »
Jean-Claude Belfiore,
Paradis du crime, 1986
Aux États-Unis, il arrive toujours un moment où l’envie de remettre le cirque en route a sonné. En apparence sans cadre théorique ni doctrinal, prenant forme en avançant, les mécanismes mis en œuvre par Donald Trump défient effectivement l’orthodoxie. Guerre commerciale avec la Chine, le Mexique et le Canada, humiliation publique de Volodimir Zelensky, razzia sur les matières premières de l’Ukraine, mépris affiché pour l’Union européenne, menaces sur le Groenland ou le Panamá, sanctions aggravées pour la République bolivarienne du Venezuela…
Rien d’autre ? Si, bien sûr ! En interne, l’annonce d’un cataclysme. Une purge politique de l’administration fédérale, jugée trop dispendieuse et inféodée aux démocrates. Des milliers de contractuels et d’agents fédéraux se retrouvent à la rue – y compris au sein du Département de la Justice ou de secteurs sensibles du Pentagone et du FBI. Voilà. L’imprévisible. Un monde s’écroule, règles à la dérive, codes annulés.
S’il est bien éduqué, le dogue allemand n’est pas plus agressif que les autres chiens. En revanche, le DOGE américain s’apparente au pit-bull : un animal dangereux représentant un péril grave et immédiat. Pour mener le carnage, Donald Trump a confié au ploutocrate Elon Musk, l’un de ses soutiens clés durant la campagne électorale, la direction du Département de l’efficacité gouvernementale, le DOGE en question. Celui-ci mord très fort : 2,3 millions de fonctionnaires sont dans un premier temps incités à démissionner en bénéficiant d’une compensation salariale jusqu’en septembre. Qu’ils refusent ce plan de départ et le pire leur arrivera.
L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a ouvert le bal. Supervisée par le Président, le Département d’Etat et le Conseil de sécurité nationale (NSC), elle est présente dans plus de cent pays et compte près de 10 000 employés. Dès le 26 janvier, Trump a annoncé « une réévaluation et un réalignement de l’aide étrangère étatsunienne », affirmant devant la presse qu’elle a été dirigée « par une poignée de lunatiques radicaux ». Pour Musk, qui la considère comme une organisation criminelle, « un nid de vipères radicales-marxistes détestant l’Amérique », il est temps que meure cette institution. De fait, son siège situé à Washington, le Ronald Reagan Building (RRB), a été fermé le 3 février et ses activités ont été suspendues pour 90 jours. A l’exception de 611 fonctionnaires essentiels, responsable des fonctions critiques, de la direction centrale et de programmes spécialement désignés, tous les employés ont été placés en congé administratif dans le monde entier. En attendant une réduction d’effectifs qui devrait affecter environ 2000 d’entre eux aux Etats-Unis, les agents « mis au repos » à Washington n’ont eu droit qu’à quinze minutes pour récupérer leurs affaires personnelles au RRB. Le mépris élevé à la hauteur d’un art, au pays de la liberté.
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