USA : Comment la CIA a pris le contrôle des ambassades américaines dans le monde entier
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Par Marc Becker
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos
Les documents publiés récemment dans le cadre des archives JFK révèlent comment la CIA s'est approprié les ambassades des États-Unis dans le monde entier en opération sous la façade du département d’État.
La récente documentation de la collection d'enregistrements sur l'assassinat du président John F. Kennedy ordonnée par une directive présidentielle a révélé jusqu'à quel point l'Agence Centrale du Renseignement (CIA) à pénétrer les fonctions du département d’État.
En juin 1961, le conseiller de la Maison-Blanche Arthur Schlesinger Jr. s'est vanté devant le président John F. Kennedy du fait que la CIA avait dans ses ambassades de presque autant de personnes sous couverture officielle que de diplomates réels du département d’État.
Schlesinger a cité des chiffres surprenants : dans la section politique de l'ambassade des États-Unis à Vienne, 16 des 20 personnes qui figuraient sur la liste du service extérieur d'octobre 1960 –une publication trimestrielle du département d'État sur les assignation de personnel– étaient des officiers de la CIA ainsi que plus de la moitié des 31 fonctionnaires impliqués dans les activités d’information.
De même, 11 des 13 fonctionnaires de la section politique de l'ambassade des États-Unis au Chili appartenaient à la CIA. À l'ambassade des États-Unis à Paris, la CIA avait 128 personnes, on avait créé une charge pour les fonctions d'information politique qui, auparavant revenait aux diplomates du département d'État. En fait, les officiers de la CIA avaient commencé à monopoliser le contact avec les personnalités politiques françaises.
Selon Schlesinger, le département d'État avait quelques 3 900 fonctionnaires à l'étranger alors que la CIA en avait 3 700. En d'autres termes, presque la moitié du personnel politique dans les ambassades des États-Unis était des fonctionnaires de la CIA. Environ 1 500 d'entre eux sous couverture du département d'État alors que les 2 200 autres opéraient sans doute sous couverture militaire ou sous d'autres organismes dépendant du Gouvernement.
La CIA évoquait ses officiers destinés aux ambassades sous couverture diplomatique en utilisant l'euphémisme de « sources américaines contrôlées » (CAS). L'origine du terme est obscure mais selon feu John Prados de l'Archive de sécurité nationale, « il est probablement né pour indiquer que l'information provenait d'un actif des États-Unis, mais il a fini par devenir synonyme de « station de la CIA. » Ce terme faisait partie de la fiction que l'agence a cherché à maintenir pendant des décennies : que « il n'existait pas de station de la CIA. »
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