AU MÉPRIS DE LA DÉMOCRATIE – Vingt ans après le référendum de 2005
/image%2F1449569%2F20250522%2Fob_d697f3_bertrand-renouvin-rouge.jpg)
Par Bertrand Renouvin
La transformation oligarchique du pouvoir s’est déroulée en trois actes au terme desquels la perspective républicaine – la visée de l’intérêt général selon nos principes constitutionnels – a été effacée.
D’abord le quinquennat qui écartait la possibilité d’une présidence arbitrale au profit d’un super Premier ministre voué à la défense et à la promotion d’intérêts privés.
Ensuite le passage à l’euro, qui privait la nation d’un instrument décisif de sa souveraineté.
Enfin le « traité constitutionnel européen » qui prétendait confier aux organes de l’Union européenne la gestion économique et financière, selon les critères de l’idéologie néolibérale.
Après avoir affirmé notre hostilité au quinquennat et à la prétendue « monnaie unique », nous avons tout aussi fermement dénoncé les aberrations du « traité constitutionnel ». Confusion entre le texte constitutionnel, qui est d’ordre interne, et le traité négocié entre plusieurs Etats souverains, qui est d’ordre externe. Confusion entre les droits fondamentaux et les dispositions économiques et financières – libre circulation des marchandises et des capitaux. Confusion entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire au sein de la Commission européenne et fiction d’un Parlement européen qui n’a pas l’initiative des lois, ni l’initiative des recettes budgétaires…
Incontestable, la victoire du NON lors du référendum du 29 mai 2005 semblait ouvrir la voie d’une nouvelle configuration européenne. Il fallut déchanter. Les vaincus affirmèrent très vite et de manière parfaitement arbitraire que le « traité » n’avait été que partiellement refusé. Avec un cynisme parfait, Valéry Giscard d’Estaing expliqua deux ans plus tard que les gouvernants s’étaient entendus pour maintenir le texte rejeté, avec des « changements cosmétiques ». Ainsi, on effaça le mot « Constitution » et la formule relative à la « concurrence libre et non faussée ».
Ce grossier ravaudage prit la forme du traité de Lisbonne, ratifié en février 2008 par le Parlement alors qu’il était indispensable de soumettre à référendum le nouveau texte. Le peuple français a donc fait l’objet d’un double déni de démocratie, qui a conduit à confirmer ou à établir, non des institutions, mais des organes anti-démocratiques qui gèrent les domaines commerciaux, monétaires, budgétaires et financiers que nous leur avons abandonnés.
LIRE LA SUITE :
Au mépris de la démocratie - Vingt ans après le référendum de 2005 - Le blog de Bertrand Renouvin
La transformation oligarchique du pouvoir s'est déroulée en trois actes au terme desquels la perspective républicaine - la visée de l'intérêt général selon nos principes constitutionnels - ...
https://www.bertrand-renouvin.fr/au-mepris-de-la-democratie-vingt-ans-apres-le-referendum-de-2005/