Souverainetés nationales et divergence des populismes - Conférence d’Emmanuel TODD à Budapest le 8 avril 2025
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Conférence à Budapest le 8 avril 2025
J’inaugure ce journal avec la transcription d’une conférence donnée à Budapest, Hongrie, au début du mois d’avril, au Várkert Bazár, dans le cadre de la Conférence Eötvös organisée par l’Institut du XXIe Siècle. Ce voyage n’étant pas passé inaperçu, je tenais à la rendre aussi publique que possible afin que chacun puisse s’en faire sa propre opinion. En ces temps où l’on peut facilement être confronté à des calomnies ou des fantasmes, il me paraît important de faire en sorte que l’information puisse circuler librement et de façon transparente en Europe.
Ma dette envers la Hongrie
Je vous remercie de cette présentation très aimable, très flatteuse. Je dois tout de suite confesser que je suis assez ému d’être à Budapest pour parler de la défaite, de la dislocation du monde occidental, parce que ma carrière d’auteur a commencé après un voyage en Hongrie. J’avais 25 ans, je suis venu en 1975, j’ai été en contact avec des étudiants hongrois, nous avons discuté et j’ai constaté que le communisme était mort dans les esprits. J’ai eu une vision intuitive de la fin du communisme à Budapest en 1975. Après ça, je suis rentré à Paris et un peu par hasard j’ai trouvé dans les statistiques de l’Institut national d’études démographiques des données sur la hausse du taux de mortalité infantile en Russie, en Ukraine, dans la partie centrale de l’URSS donc, et j’ai eu l’intuition de l’effondrement à venir du système soviétique. Vous avez vu tout à l’heure la couverture de mon premier livre (La chute finale. Essai sur la décomposition de la sphère soviétique). Tout ça a commencé à Budapest et j’estime avoir une dette envers la Hongrie. Il est émouvant et impressionnant d’être dans cette belle salle, après avoir hier rencontré votre Premier Ministre, et de faire une conférence alors que je suis arrivé ici il y a un demi-siècle en train, à l’auberge de jeunesse, comme un étudiant misérable ne sachant pas ce qu’il allait trouver à Budapest.
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