CONGRÈS DU PS : Vers une « candidature unique de la gauche » anti LFI en 2027 ?
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Olivier Faure réélu à la tête du PS : une victoire étriquée pour un parti divisé
Olivier Faure conserve son poste de premier secrétaire du Parti socialiste avec 50,9% des voix face à Nicolas Mayer-Rossignol (49,1%). Ce scrutin serré, marqué par des tensions, contraint Faure à composer avec une opposition interne renforcée.
Le 81ème congrès du Parti socialiste (PS), achevé le 6 juin, a reconduit Olivier Faure comme premier secrétaire, mais dans un contexte de forte crispation. Avec 50,9 % des suffrages contre 49,1 % pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, l’écart d’environ 500 voix révèle un parti profondément divisé.
Ce résultat, validé par la commission de récolement, fait écho au congrès fratricide de Marseille en 2023, où des accusations de triche avaient terni l’image du PS.
Un écart ténu et un parti à rebâtir
Dès l’annonce des résultats provisoires, le camp Faure a revendiqué la victoire, tandis que les soutiens de Mayer-Rossignol, menés par Hélène Geoffroy et David Assouline, contestaient un écart initialement estimé à moins de 200 voix. Finalement, Mayer-Rossignol a reconnu sa défaite, saluant les 12 000 militants, près de la moitié des votants, ayant soutenu sa ligne.
Dans un communiqué, son organisation de campagne « Changer pour gagner » a déploré dans un communiqué de presse « un parti divisé » et affirmé que « la Direction sortante est désavouée ».
Cette réélection, loin d’être triomphale, fragilise Olivier Faure. Malgré le soutien de Boris Vallaud, éliminé au premier tour avec 17,41 % des voix, les électeurs de ce dernier ne se sont pas massivement ralliés au sortant, contrairement aux attentes. Faure, en poste depuis 2018, perd également sa majorité au conseil national du PS, l’obligeant à négocier avec les courants de Mayer-Rossignol et Vallaud.
Le congrès met en lumière des divergences stratégiques pour 2027. Faure défend une union large de la gauche non mélenchoniste, de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, tandis que Mayer-Rossignol prône un « grand parti socialiste » et rejette une primaire. Boris Vallaud, en position de « faiseur de roi », pousse pour une gouvernance collégiale, intégrant des figures comme David Assouline ou Valérie Rabault.
Cette victoire en demi-teinte limite les marges de manœuvre d’Olivier Faure à l’approche des municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027. Le PS, avec seulement 40 000 adhérents, doit se réinventer pour redevenir une force centrale à gauche.
PT
Congrès du PS : Olivier Faure tacle Jean-Luc Mélenchon et prône une gauche unie sans LFI
À la veille du second tour du congrès du PS, Olivier Faure critique Jean-Luc Mélenchon, jugé incapable de fédérer au second tour de 2027. Il appelle à une candidature unique de la gauche non mélenchoniste.
À l’approche du second tour du congrès du Parti socialiste (PS) le 5 juin 2025, Olivier Faure, premier secrétaire sortant, a lancé une charge cinglante contre Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI). Invité sur BFMTV le 4 juin, Faure a qualifié Mélenchon de « plus mauvais candidat au second tour pour la gauche », estimant qu’il « coalise la droite et l’extrême droite » contre lui, rendant une victoire impossible en 2027.
Cette attaque intervient dans un contexte de divisions internes au PS et d’éparpillement de la gauche, à deux ans de la présidentielle.
Une déclaration en pleine campagne interne
Le congrès de Nancy, prévu mi-juin, doit désigner le futur chef du PS. Olivier Faure, en tête au premier tour avec 42,21 % des voix face à Nicolas Mayer-Rossignol (40,38 %), défend une stratégie d’union de la gauche non mélenchoniste, de François Ruffin à Raphaël Glucksmann. Il souhaite une « plateforme commune » pour une candidature unique, capable de rivaliser avec le Rassemblement national, crédité de scores élevés dans les sondages. Selon une étude Ifop-Fiducial, Mélenchon obtiendrait 13 à 13,5 % au premier tour, loin devant Faure, Tondelier ou Roussel, tous sous les 5 %. Mais au second tour, Jean-Luc Mélenchon serait systématiquement battu, d’où le constat de Faure : il divise plus qu’il ne rassemble.
Un parti en déclin qui cherche à se relancer
Cette prise de position marque une rupture nette avec LFI, après l’alliance de la Nupes (2022) puis le regroupement du Nouveau Front populaire (2024) rapidement miné par des divergences stratégiques et idéologiques menant à une guerre des gauches. Nicolas Mayer-Rossignol, son rival, reproche à Faure une ambiguïté passée vis-à-vis de Mélenchon, prônant un « grand parti socialiste » intégrant des figures comme Raphael Glucksmann ou Bernard Cazeneuve. Le 5 juin il a rappelé fermement qu’avec lui « il n'y aura pas d'alliance avec LFI », rappelant que c’est sous le secrétariat d’Olivier Faure que le PS s’est allié à deux reprises aux Insoumis.
Le ralliement de Boris Vallaud, troisième au premier tour, à Faure, renforce ce dernier, mais ne masque pas les fractures. Boris Vallaud, avec 17,41 % des voix, conditionne son soutien à une gouvernance moins verticale.
Le PS, affaibli avec seulement 39 000 adhérents (contre 89 000 en 2018), peine à se relever de l’échec d’Anne Hidalgo en 2022 (1,7 %). Olivier Faure revendique avoir remis le parti « au cœur de la gauche », mais ses détracteurs dénoncent une « lente décomposition militante ». Ce congrès, sans débat de fond, illustre un PS moribond, tiraillé entre affirmation réformiste et tentation d’une alliance avec LFI en cas de nouvelles législatives. Faure, s’il est réélu, devra clarifier sa ligne pour 2027, entre unité et autonomie.
PT