Rencontre PARTI TUDEH D’IRAN / GAUCHE UNITAIRE EUROPÉNNE (G.U.E)
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Rencontre de la délégation du Comité central du Parti Tudeh d'Iran avec le Groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe - Discours du camarade Mohammad Omidvar devant le GUE - Parti Tudeh d'Iran
Chers camarades et amis,
Merci de nous donner l'occasion d'aborder avec vous la situation grave et dangereuse qui se développe dans notre région. Alors que nous entamons cette réunion, nous venons d'apprendre que l'Iran a attaqué des bases américaines au Qatar en réponse à l'agression américaine, ce qui pourrait constituer une nouvelle escalade en ces temps difficiles.
Comme vous le savez, le gouvernement de Benjamin Netanyahou, accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre pour les atrocités commises à Gaza, les attaques contre les pays voisins, la Syrie, le Liban et le Yémen, et la mort de plus de 55 000 Palestiniens et de plus de 18 000 enfants, a attaqué unilatéralement l'Iran le vendredi 13 juin, tuant et blessant des centaines de personnes au cours des dix derniers jours. Il convient de noter que cette attaque non provoquée s'est produite alors que le sixième cycle de négociations entre les États-Unis et l'Iran devait débuter le dimanche 15 juin.
Le gouvernement israélien a mené cette agression militaire sous prétexte que l'Iran était à quelques semaines de fabriquer une bombe nucléaire, une affirmation totalement rejetée par l'Agence internationale de l'énergie atomique de l'ONU et également par Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national américain , dans le témoignage qu'elle a donné en mars au Congrès américain où elle a déclaré que l'Iran ne poursuivait pas un programme d'armes nucléaires à travers ses efforts de raffinement.
Il convient également de noter que Netanyahou a proféré ces affirmations mensongères selon lesquelles l'Iran serait à quelques semaines de fabriquer la bombe atomique depuis plusieurs années. Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies en 2015, il y a une dizaine d'années, il avait déclaré que « l'Iran est à quelques semaines de disposer de la matière fissile nécessaire à la fabrication d'un arsenal complet de bombes nucléaires ».
L'attaque contre l'Iran fait partie d'un plan géopolitique plus vaste visant à remodeler le Moyen-Orient, basé sur le désir de l'impérialisme américain de contrôler la région et ses riches ressources pétrolières et gazières, avec Israël comme gendarme militaire.
Camarades et amis
Comme vous le savez, aux premières heures du dimanche 22 juin, des avions de chasse américains et leur flotte navale ont bombardé trois sites nucléaires iraniens à Fordow, Natanz et Ispahan, rejoignant ainsi la guerre israélienne contre l'Iran. Ils ont également menacé l'Iran : « Toute action de représailles de l'Iran contre les États-Unis d'Amérique sera réprimée avec une force bien supérieure à celle observée ce soir. »
Cette attaque de l'administration Trump, comme celles du gouvernement israélien, constitue une agression militaire contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Iran, ainsi qu'une violation flagrante du droit international consacré par la Charte des Nations Unies. Ces principes interdisent explicitement toute menace ou tout recours à la force contre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de tout État membre des Nations Unies.
Nous notons que la haute diplomate de l'UE, Kaja Kallas, a déclaré à Genève que « l'Iran ne doit pas être autorisé à développer une arme nucléaire, car cela constituerait une menace pour la sécurité internationale », tout en demandant à l'Iran de revenir à la table des négociations.
Je dois dire que nous avons constaté que la position des grands pays européens comme la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, ces deux dernières années, équivalait à donner carte blanche au gouvernement israélien pour perpétrer d'horribles génocides, en toute impunité. Cela a été et demeure l'une des plus grandes menaces à la paix dans notre région et dans le monde.
Il n'est donc pas surprenant que les gouvernements du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne et de l'Italie aient refusé de condamner l'agression militaire américaine contre l'Iran, et que le Premier ministre britannique ait, ironiquement, exhorté l'Iran à « retourner à la table des négociations et à empêcher une nouvelle escalade ». Cette déclaration est étrange, étant donné que l'Iran négociait avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE la veille seulement de son attaque américaine.
Je voudrais terminer en vous disant que la situation dans notre pays est très difficile, des gens ordinaires sont tués et mutilés par les bombardements israéliens quotidiens, et les forces d’extrême droite des deux côtés de l’Atlantique parlent d’un changement de régime en Iran.
Au cours des deux dernières années, nous avons été témoins d’importants mouvements sociaux contre le régime en Iran, se manifestant par des centaines de grèves ouvrières, des marches quasi quotidiennes de milliers de retraités, d’enseignants et d’infirmières dans toutes les régions du pays et par la lutte héroïque des femmes iraniennes contre la répression sauvage de leurs droits, qui a atteint de nouveaux sommets avec l’assassinat de Masha Amini en septembre 2022 sous le slogan « Femmes, vie et liberté ».
Camarades
Notre Parti a été l'un des principaux opposants à la République islamique. Comme vous le savez peut-être, des centaines de nos camarades, dont la quasi-totalité de sa direction, ont été torturés ou exécutés par la République islamique en 1988. Avec les forces progressistes iraniennes, nous luttons pour l'instauration d'une république nationale, démocratique et laïque. Nous avons toujours clairement indiqué que, malgré notre opposition à la République islamique, nous sommes catégoriquement opposés à toute action agressive visant à partitionner l'Iran et à imposer des forces telles que les monarchistes, les Moudjahidine du peuple ou tout autre groupe qui ne serait pas issu de la volonté populaire et agirait dans le cadre des intérêts de puissances étrangères, comme les États-Unis.
Nous sommes convaincus que tous les efforts doivent viser à mettre fin immédiatement au conflit et à entamer des négociations de paix équitables. Toute nouvelle escalade pourrait être catastrophique et nous pourrions assister à un nouveau scénario d'invasion irakienne, comparable à celui de 2003. Tous les efforts doivent viser à faire pression sur les gouvernements européens afin qu'ils mettent un terme à la machine de guerre israélienne en cessant de lui fournir des armes et en empêchant toute nouvelle escalade de l'intervention américaine.
Nous espérons également que les forces de gauche au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’opposeront avec force à la ligne politique pro-sioniste prônée par certains gouvernements européens, comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Conseil européen .
Merci pour votre attention