« Ouverture à gauche » et « rupture à droite » ou les deux visages du sarko-totalitarisme
Les médias rivalisent d’admiration pour les « coups politiques » de Sarkozy, qui propose des ministères à des « socialistes » tels que Kouchner ou Claude Allègre.
Il y aurait d’abord beaucoup à dire sur le « socialisme » de ces individus. Le premier a passé son temps à servir les servir l’impérialisme US (on se souvient de son équipée « humanitaire » en Somalie, à l’abri des troupes US, et surtout de son statut de « gouverneur » du Kosovo quand il fallut purger cette province serbe de sa population slave après le dépeçage OTANien de la Yougoslavie. Et même Fillon et Robien, bêtes noires des enseignants, n’ont pas réussi à faire oublier le grossier Allègre, grand « dégraisseur de mammouth » et insulteur quotidien des profs et de leurs syndicats. Quand la fausse gauche court à la gamelle de la vraie droite, le PS mitterrando-jospiniste découvre enfin le prix à payer pour son acharnement euro-béat, anticommuniste, anti-laïque et atlantique. On nous excusera donc de ne pas pleurer à chaudes larmes à la perspective d’une décomposition accélérée du PS hollando-royal qui ne se prive pas lui-même de débaucher à petits prix les transfuges à la petite semaine du PC mutant (Après Fiterman il y a quelques années, l’ex-ministre « communiste » des transports Gayssot a senti lui aussi, comme Robert Hue, l’odeur de la soupe à l’oseille social-démocrate).
Il y a ensuite la tactique électorale et la haute stratégie politique du nouveau pouvoir. Pour obtenir la majorité constituante des 3/5ème à l’Assemblée, pour triompher électoralement et sécuriser le nouveau pouvoir pour cinq ans (dans la 5ème République nantie du « quinquennat », le président et le parlement sont élus en même temps et aucun contre-pouvoir n’existe pendant cinq ans, surtout si comme le veut Sarko, le droit de grève est réduit à rien).
Pour ratiboiser toute opposition, Sarkozy a besoin de « tondre » le PS, de marginaliser Bayrou (la rupture n’a pas besoin de centre pour écraser la vraie gauche… et la classe travailleuse, qui est le véritable ennemi) ; et surtout, le pouvoir sarkozyste a besoin de rassembler dans un cabinet de combat la partie la plus atlantique, la plus européiste, la plus anticommuniste et anti-syndicale du spectre politique français, de l’UMP à l’UDF en passant par les éléments les plus blairistes du PS. D’autant qu’avec Strauss-Khan (partisan déclaré de « l’Empire européen ») et la douairière Royal en figures de proue, le PS arguera de sa défaite de juin 2007 pour se droitiser encore plus, tenter de son côté d’absorber Bayrou, liquider la référence nominale au socialisme et absorber une partie de la « gauche de la gauche ».
Il s’agit en effet rien moins pour Sarko que de casser le droit de grève, de liquider le syndicalisme de classe, d’aider les USA sur tous les théâtres, de briser le statut de la fonction publique et le CDI, de remettre en route la constitution européenne, de purger drastiquement les services publics restants, de porter à 67 ans le départ à la retraite, d’ « achever » la Sécu, de museler les quelques journalistes vaguement indépendants qui subsistent, de mettre en place un Etat policier à l’américaine, bref, de consommer la fameuse RUPTURE avec le « modèle républicain » issu de la Révolution française et des ministres communistes du gouvernement de la Libération.
Pour cela, il faut à la fois un gouvernement de combat et un gouvernement d’ « union (anti-)nationale » des euro-libéraux. Si possible en effaçant et en domestiquant l’ « opposition » (même modérée) et en asséchant l’espace des forces anticapitalistes. Il n’y a donc pas contradiction entre «ouverture » (non celle de la droite vers la gauche mais celle de la fausse gauche vers la droite dure) et « rupture ». C’est l’ouverture POUR la rupture, pour casser à jamais la France républicaine au service de la Franceurope d’en haut. Et pendant que Sarko caressera Kouchner, Hanin, Séguéla, il enverra des centaines de lycéens au bloc pour une échauffourée, il criminalisera le communisme, il fera chauffer la colle contre Cuba et le Venezuela avec nos « amis d’outre-Atlantique »…
Bref il s’agit d’un projet proprement totalitaire visant à détruire le pluralisme dans notre pays en réduisant à rien, menace à l’appui, l’espace de l’opposition, fût-elle aussi modérée que celle de Bayrou.
Faut-il au fond qu’ils aient peur du peuple, des jeunes et des travailleurs pour qu’ils redoutent à ce point l’affrontement de classes qui résultera de la « rupture ».
Faut-il que la fausse gauche ait dépassé le point de non retour dans l’indignité et la trahison pour que, de Gayssot aux mitterrandiens décatis, tout ce joli monde fétide opère un impressionnant « tête droite » au coup de cravache d’un petit caporal émule de Bush et de Le Pen !
Faut-il que les Chérèque, Thibault et Cie aient tout oublié de 68 et de 36 pour qu’ils accourent en gentils caniches rue St-Dominique pour discuter avec celui qui n’est pas encore en fonction pour l’aider à « apaiser » l’opposition (déjà dans la rue !) et à précipiter sa sinistre rupture, dont les tirs « désarçonnants » partiront à tout prix au mois d’août !
Le rôle des vrais communistes, de la vraie gauche, n’est pas de « tranquilliser » la rupture pour « sécuriser » les appareils de la trahison.
Il est de rappeler aux travailleurs qu’ils sont la seule « force tranquille » du pays quand ils s’unissent.
Il est d’appeler les groupes et organisations communistes à se grouper DES DEMAIN pour reconstruire un parti communiste, de plus en plus indispensable à la survie même de la France, de la République et de la LIBERTE.
Source : « Initiative communiste »