MEDEF/UIMM : Parisot n'est pas Zorro !
munichoise et de la collaboration). Le bon peuple est ainsi invité à soutenir le clan patronal « éthique » contre le patronat « archaïque » de la métallurgie, sans se demander si ne se joue pas ici un changement des rapports de forces au sein du grand patronat entre capital industriel et
capital financier, ou même si l'exploitation patronale du travail n'est pas la source profonde de toutes les immoralités.
Plus étrange, l'attitude des états-majors syndicaux : au lieu d'exiger des preuves et d'attaquer Denis Gautier-Sauvagnac en justice pour diffamation (en s'accusant lui-même de corruption active il accuse tous les syndicats de corruption passive !), c'est le silence radio. Rien n'est dit sur le fond même de l'affaire, les sommes énormes détournées dans des buts occultes (sur le dos des salariés, car tout cet argent provient de la plus-value capitaliste) : caisse anti-grève, financement de partis politiques, « fluidification des relations sociales » et « financement des syndicats » (dixit l'intéressé lui-même !).
Sans surprise, le jaunissant Chérèque félicite Parisot de purger l'organisation patronale. Thibault défend « les » syndicats en général, en répétant qu'« il n'y a pas de preuve » de la corruption. Un syndicaliste de classe comme Frachon ou Séguy, aurait au contraire réclamé la liste des syndicats corrompus, sans se déclarer solidaires des vendus du syndicalisme
jaune qui de tout temps ont émargé au patronat. Car qui peut douter sérieusement que de pseudo-syndicalistes jaunes aient « palpé » de manière directe ou indirecte ? Quand on voit la liste des accords scandaleux, franchement jaunes, signés ces dernières années par des syndicats d'accompagnement (du P.A.R.E à la loi Fillon sur les retraites de 2003 en passant par le contrat précaire initié par Bertrand et signé par la CFDT, FO, la CFTC, CGC) on peut se demander si l'idéologie réformiste et anticommuniste des syndicats signataires est l'unique facteur qui a permis au MEDEF, toutes tendances confondues, d'imposer ses contre-réformes inhumaines sans jamais susciter la riposte « tous ensemble et en même temps » des états-majors syndicaux ! Quant à Maryse Dumas (CGT) son attitude est pour le moins équivoque : elle explique en gros qu'à l'occasion de l'affaire Denis Gautier-Sauvagnac , il faut mettre à plat non seulement la représentativité des syndicats de salariés, mais aussi celle du MEDEF en matière de représentativité patronale.
Les salariés n'ont donc pas à « choisir » entre la bonne patronne Parisot et le méchant Denis Gautier-Sauvagnac . En « arbitrant » ces débats, les leaders syndicaux ne font que s'enfoncer davantage dans la trahison du combat de classe en un moment où TOUS les acquis sociaux sont menacés.