Honneur à Nelson Mandela [URCF]
L’URCF exprime ses condoléances respectueuses au peuple sud-africain, à l’African National Congress, à la COSATU et au PC d’Afrique du Sud à l’occasion de la mort du Président Nelson Mandela, personnalité émérite du Mouvement de Libération National.
Depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort, Mandela a personnifié la lutte pleine de sacrifices du peuple d’Afrique du Sud contre le régime colonial-fasciste d’apartheid soutenu par les pays impérialistes à la tête duquel étaient les Etats Unis, le Royaume Uni et la France. Dirigeant de la jeunesse de l’ANC, au côté d’Oliver Tambo, il va contribuer à renouveler la stratégie et la tactique de l’ANC, tant dans les méthodes de lutte que dans les perspectives, qui se concrétiseront en 1956 avec l’historique Charte de la Liberté, définissant la nature du régime d’apartheid, expression du colonialisme de type spécial subi par l’Afrique du sud et dont la libération déboucherait sur une Afrique du Sud non raciale et démocratique.
Face aux crimes sanglants du régime, il prend l’initiative, après le massacre de Sharpeville et l’interdiction des organisations démocratiques de libération, en union avec le Parti communiste, et au côté de Walter Sizulu, Gowan Mbeki, Bram Fischer, de lancer la lutte armée en créant l’Umkhonto We Sizwe. Lors du procès de Rivonia, après son arrestation et celle d’une partie de la direction clandestine, il utilisera le procès comme une tribune pour dénoncer à la face du monde le régime d’apartheid et faire connaître les objectifs progressistes de la Charte de la Liberté. Et pendant 27 ans, Nelson Mandela et ses camarades, sauvés de la peine de mort grâce à la mobilisation des forces progressistes du monde, vont subir les rigueurs des geôles de l’apartheid.
Il faut rappeler aujourd’hui que se tourne une page de l’histoire de la libération de l’Afrique du Sud, que pendant ces 27 années, les gouvernements occidentaux membres permanents du Conseil de Sécurité (USA, France et UK) ont systématiquement opposé leur veto à la mise en place des sanctions globales et obligatoires de la Charte des Nations Unies contre le gouvernement d’apartheid. Qu’ils lui ont toujours trouvé des excuses, condamnant l’ANC pour son « intransigeance » mais coopérant avec Prétoria pour assurer non seulement son ravitaillement énergétique mais aussi pour lui fournir la technologie et l’arme nucléaire.
Il faut rappeler qu’en 1981 une des premières prises de position du nouveau gouvernement français en politique internationale, dirigé par le Parti socialiste après l’élection de François Mitterrand, fut de refuser de soutenir les sanctions globales, ce que confirmèrent par la suite les gouvernements Mauroy, Fabius et Bérégovoy continuant leur collaboration avec le régime criminel, malgré quelques mesures purement cosmétiques. Comment ne pas l’évoquer aujourd’hui alors que le président de la République et le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, prêchent la modération et les concessions au peuple palestinien, condamnant le recours à la lutte armée, mais réclament les sanctions globales et obligatoires contre la République Arabe Syrienne, dont ils arment les forces terroristes sur son territoire, ou alors qu’ils tentent de saboter des solutions écartant la guerre contre l’Iran ?
Et comment ne pas rappeler aujourd’hui que la social-démocratie française a été, dans le courant international qu’elle représente, celle qui n’a pas participé, à l’exception d’individus isolés, aux luttes contre l’apartheid et ses agressions contre les pays de la Ligne de Front, pas même à celles pour la libération des prisonniers politiques et plus particulièrement pour la libération de Nelson Mandela ?
Le 6 décembre 2013
Les amis d’Oulianov
B.P.40084
75862 PARIS CEDEX 18
(00 33) 06 48 91 71 11