Michel Etievent démissionne du comité d'honneur Ambroise Croizat
Chers amis et camarades, veuillez trouver ci-dessous copie du courrier que j'ai envoyé ce jour au Comité d'honneur Ambroise Croizat et à son animateur Monsieur Lamirand
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Michel Etievent
73600 Salins les thermes
aux
Membres du Comité d'honneur Ambroise Croizat
Objet : Démission du comité d'honneur Ambroise Croizat
Le 29 septembre 2013
Monsieur l'animateur du Comité, Madame, Monsieur,
Puisque vous n'avez pas jugé mon travail suffisamment important, intéressant et « rigoureux » pour m'intégrer dans les conférenciers du colloque Croizat organisé par la mairie de Paris, L'IHS, le comité d'honneur, ( J'ai découvert mon éviction sur le carton d'invitation, sans n'avoir jamais été préalablement consulté ou contacté ou tout simplement averti avant le choix des intervenants ), je ne vois pas quel sens vous pouvez désormais donner à ma présence au sein du comité d'honneur « Ambroise Croizat ». Veuillez donc recevoir ma démission. Je vous demande en conséquence de retirer immédiatement mon nom de la liste des membres du comité d'honneur Ambroise Croizat.
Vous ne pouvez ignorer que depuis plus de 20 ans, j'ouvre sans cesse pour la reconnaissance d'Ambroise Croizat, le syndicaliste, le ministre, le communiste, l'homme et surtout ce qui semble le plus gêner : l'actualité brûlante et la modernité de son message et de son œuvre. (Le rappel constant de cette dérangeante actualité au fil de mes conférences est sans doute ce que l'IHS dans une lettre embarrassée et confuse adressée à tous sauf à moi, qualifie « d'instrumentalisation »)
Je ne rappellerai pas les nombreuses conférences (217 en 2 ans aux quatre coins de France pour la CGT, le PCF, le Front de gauche et bien d'autres associations, mairies, collèges, écoles, lycées, universités.), inaugurations de rue, de places, de lycées, l'entrée d'Ambroise dans le dictionnaire Le Robert, des émissions de Radio ( 3 émissions sur France inter à 600 000 auditeurs chacune), dans des films documentaires (dont Mémoires d'ouvriers de Gilles Perret), de multiples interviews à la télévision, l'entrée dans tous les livres scolaires de terminale économie sciences techniques et sociales. J'ose également vous rappelez que je suis l'unique biographe (2 ouvrages à 20 000 exemplaires) que vous avez en d'autres temps fortement encensés. Je peux , je crois sans prétention aucune estimer que mon travail n'est pas étranger à toutes les avancées qui ont permis de donner à Ambroise Croizat la place qu'il occupe enfin aujourd'hui dans l'histoire sociale et l'histoire tout court.
Je ne peux et ceci semble encore plus important aux yeux de milliers de camarades qui m'ont apporté leur soutien par 6000 messages d'indignation et de colère, cautionner la dénaturation et l'étouffement de la modernité sociale et révolutionnaire du message d'Ambroise à l'heure de la casse sociale de tous ses conquis. Et ceci par le recours à des universitaires intitulés soudainement « experts » ou « spécialistes » pour l'occasion et qui aux dires de nombreux camarades et chercheurs ont gardé un étrange silence jusqu'à aujourd'hui sur son éviction de l'enseignement, des recherches, et ne l'ont évidemment jamais mis en avant dans leur cours, leurs ouvrages. (Aucun n’a publié de livres sur le sujet ! Dans mes longues années de recherches, je n'ai jamais croisé leurs noms ou leurs travaux. L'un deux ne savait pas quelle était l'œuvre d'Ambroise Croizat avant que je le lui apprenne lors d'un travail collectif)
Je ne peux cautionner cette entreprise qui consiste à enfermer l'œuvre du ministre des travailleurs dans un discours purement consensuel, nostalgique et événementiel (se contentant d'usurper mon travail en le dénaturant), se gardant bien de poser les vraies questions essentielles aujourd'hui pour de nombreux militants. Cette volonté d'anesthésier l'œuvre d'Ambroise va de pair avec une minimisation constante de mon travail (pour ne citer que les dissimulations et rétentions d'information sur mes conférences par exemple, mes multiples interventions ou mon dernier ouvrage au centre de l'œuvre de Croizat intitulée « La sécurité sociale, une grande conquête de la dignité ») par son animateur Monsieur Lamirand et ceci malgré mes rappels répétés par mails jamais suivis d'effet et que l'animateur s'est bien gardé de communiquer aux membres du comité.
Vous dire combien cette éviction à la croisée « d'ego » personnel et de calculs politiques ma profondément blessé. Je n'ai pas le même sens de l'honneur et de la fraternité. Pour l'heure je poursuis et avec quel bonheur mes conférences sur le terrain avec militants, camarades et bien d'autres, conscients de l'importance du message fortement actuel d'Ambroise Croizat qui nous a donné le goût de la dignité (19 conférences avant fin décembre : CGT, PCF, front de gauche, dans le calendrier que j'ai envoyé à tous)
Salutations
Michel Etievent
Copies envoyées à tous mes soutiens, aux UD CGT, UL CGT, fédérations du PCF