RETRAITES : LETTRE OUVERTE aux parlementaires de la MOSELLE
Mesdames, Messieurs les députés et sénateurs de la Moselle,
Le 7 octobre 2013 va débuter le débat autour de la réforme des retraites.
Le 10 septembre, des milliers de salariés et retraités se sont mobilisés dans le département pour dénoncer les contenus de cette loi et porter de véritables réponses aux besoins du monde du travail.
La population, dans sa grande majorité, estime cette proposition de loi injuste, elle n’apporte aucune réponse pérenne.
Ce projet de réforme s’inscrit dans la continuité des précédents, il procède à une nouvelle aggravation de notre système de retraite par répartition et plus globalement de notre système de protection sociale.
L’allongement de la durée de cotisations va rendre la retraite complète aléatoire pour les jeunes et les femmes.
Cet allongement recule du fait de l’âge de départ à la retraite et signe inévitablement la baisse des pensions pour tous les futurs retraités, pour tous ceux qui subissent les effets de la décote.
Pour les retraités, aucune mesure n’est envisagée pour augmenter le niveau des basses pensions, avec la revalorisation annuelle reportée au 1er octobre 2014, ce seront 18 mois consécutifs sans revalorisation.
Cette mesure va s’ajouter à celles déjà prises :
- Taxe de 0,30 % mise en place au 1er avril 2013 pour les retraités imposables assujettis à la CSG de 6,6 %
- Suppression de la demi part supplémentaire pour les veufs, les veuves et les personnes isolées ayant eu des enfants.
- Désindexation partielle des retraites complémentaires
- Hausse de la TVA au 1er janvier
- La remise en cause de l’exonération fiscale, des majorations de pensions des retraités ayant élevés trois enfants ou plus, n’a à l’évidence aucun lien avec le financement des retraites, mais sera lourde de conséquences notamment pour le pouvoir d’achat des veuves et veufs.
- Les propositions s’inscrivent dans une même volonté de continuer à baisser le niveau de l’ensemble des retraites déjà fortement entamé par la désindexation des pensions de base par rapport aux salaires.
Notre histoire récente a montré que l’accroissement de l’espérance de vie en bonne santé est lié au développement de la protection sociale collective et solidaire.
Or du fait des réformes successives, la durée de vie en bonne santé diminue.
Toute politique de stigmatisation, toute législation d’exclusion ciblant les retraités comme si ils étaient les responsables de la crise qui sévit, ne pourront que conduire, à très court terme, à accélérer le cours de cette évolution.
Décider de laisser se dégrader les droits des retraités, des personnes âgées, est inacceptable et constituerait un risque de fracture sociale majeur.
Au moment où la crise économique, sociale et financière frappe durement une partie importante de la population, il est primordial de respecter le pacte social qui caractérise notre pays et garantit sa cohésion sociale.
Les engagements entre les générations, qui sont à la base de notre système de protection sociale collective et nos régimes des retraites par répartition en particulier, ne doit pas être remis en cause.
Les retraités, pas plus que les salariés, n’ont pas à payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables.
Pour financer une retraite satisfaisante pour toutes et tous, d’autres solutions avancées par notre organisation existent !
L’opposition de la population à ce nouveau recul social, vous rappelle qu’en tant qu’élu(e)s de la nation, c’est l’intérêt général qui doit guider votre action et vos choix.
Je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs les parlementaires, nos salutations les meilleures
Pour l’USR CGT Moselle
KREMER Jean Claude