"Le gouvernement fait des ronds dans l'eau" (un article de Nicolas Dupont-Aignan)
Cet article est publié à titre informatif. Il émane du dirigeant d'un parti qui se défini comme gaulliste. Comme vous le savez, la ligne éditoriale d'EL DIABLO se situe traditionnellement dans une autre mouvance, il reste que sa vocation à ouvrir le débat pluraliste, notamment sur les questions liées à l'Union Européenne, l'ont incité à vous en faire prendre connaissance.
Le gouvernement fait des ronds dans l'eau
L’été est enfin arrivé sur l’Hexagone. Si les rayons de soleil n’ont pas chassé le climat social pesant, ils permettent aux Français d’échapper provisoirement aux difficultés du quotidien. Cette petite lucarne de lumière dans un ciel obscurci par la multiplication des plans sociaux est salutaire.
Que le gouvernement aussi profite bien de cette coupure estivale. La rentrée va être rude. La crise sans fin de la zone euro et l’entrée en récession de notre économie ne laissent rien augurer de bon.
Lors des dernières élections, les Français ont voulu laisser une dernière chance à l’alternance. Ils ont déjà déchanté. Au retour des vacances, leur mécontentement risque d’être à la hauteur des promesses non tenues par les socialistes. Et personne, surtout pas moi, ne pourra leur donner tort. En quelques mois, le gouvernement a montré l’étendue de son aveuglement. Il s’est contenté de faire des ronds dans l’eau quand les événements imposaient un changement radical de politique. Maintenant les ministres vont pouvoir faire la même chose à la plage. Au moins cela nous épargnera les saynètes de communication destinées à cacher le vide politique…
Le plan de soutien à l’automobile présenté ce mercredi illustre le brassage de vent dont ce gouvernement semble s’être fait une spécialité. Ce plan se résume à mettre un pansement sur un blessé grave. Au lieu d’arrêter l’hémorragie, on laisse le blessé mourir. Dans le lot des mesures présentées, deux reflètent l’indigence de ce plan de soutien. Par exemple la dernière trouvaille de M. Montebourg est de confier à des réalisateurs connus le soin de réaliser des spots télé pour faire la promotion de l’automobile française. Ça doit bien faire rire les gouvernements de pays comme la Chine, la Corée ou les Etats-Unis. Eux se dispensent de faire des campagnes de publicité aussi grotesques. Ils préfèrent appliquer un protectionnisme aux frontières pour protéger leur industrie. Autre exemple de cette indigence : le Premier ministre a annoncé, très fier, que les commandes par l’Etat de voitures électriques seraient faits à la condition que les voitures mais aussi les batteries – jusqu’ici importées – soient produites en France. La réponse de la Commission européenne n’a pas mis 2 heures à arriver : impossible, ces aides sont considérées comme déloyales et contraires à la fameuse concurrence libre et non faussée. Enferré dans cet étau européiste et mondialiste, le Premier ministre, comme ses prédécesseurs, ne va pas manquer, une nouvelle fois, de se plier aux injonctions des Commissaires.
Bref, le gouvernement se contente de faire des ronds dans l’eau. Ca amuse le landernau médiatique. Ça permet à l’opposition UMP de se faire les dents, alors que ce parti, au pouvoir pendant 10 ans, n’a rien fait non plus pour soutenir notre industrie. Normal, UMP et PS font la même politique. C’est Christian Estrosi qui le reconnait lui-même puisqu’il a déclaré que le plan de soutien était un copier/coller du plan fait en 2008 par Nicolas Sarkozy.
Il n’a pas fallu 3 mois pour que les Français comprennent qu’ils se sont fait balader. Ils ont la confirmation de ce qu’ils pressentaient : le PS conduit le pays dans la même impasse que l’UMP. Désormais c’est à nous de leur montrer que la voie que nous avons tracée à Debout la République ces 6 derniers mois est une vraie alternative. A nous d’éclairer cet autre chemin qui parait encore obscur à beaucoup de nos compatriotes.
Je vois ce soleil estival tardif comme un symbole d’espoir. Nous avons toutes les cartes en main pour incarner le vrai changement, celui qui passe par l’abandon des vielles lunes fédéralistes et ultra-libérales. Cet été nous préparons ce changement, et à la rentrée, nous lancerons une grande campagne nationale avec des tracts, des affiches, des réunions régionales... N’oubliez pas : nous savons que le chemin de l’indépendance nationale est le seul possible, mais nous devons maintenant l’éclairer pour convaincre nos compatriotes de l’emprunter...
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République