Rapports franco-russes : quand Sarkozy fait exploser le consensus de la classe politique française – Le commentaire de Jean LÉVY
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L’ancien président prône dans ses colonnes la neutralité de l’Ukraine et de la Crimée russe.
« La diplomatie, la discussion et l'échange », le triptyque avancé par Nicolas Sarkozy pour sortir de la guerre en Ukraine, déclenchée il y a plus d’un an.
Dans son dernier livre, « Le temps des combats » (Éditions Fayard), l’ancien président appelle notamment à conserver de bonnes relations avec la Russie.
Quand l’Ukraine doit quant à elle « rester neutre » , a-t-il affirmé mercredi dans les colonnes du « Figaro Magazine ».
Au sujet de la Crimée, annexée en 2014 par la Russie, Nicolas Sarkozy estime que tout retour en arrière serait illusoire plaidant plutôt pour un référendum incontestable pour entériner l'état de fait .
Des propos qui ont immédiatement fait réagir, Bayrou a ainsi dénoncé une « prise de position lunaire » et « choquante » d’un ancien président devenu « un influenceur russe ». « Ceux qui relaient aveuglément la doctrine du Kremlin défendent leur intérêt, pas ceux de la France », a tancé l’ancien patron d’EELV.
«Propos honteux»
À la tête du groupe d’amitié franco-russe à l’Assemblée, la députée Renaissance des Yvelines Natalia Pouzyreff a de son côté accusé l’ex-chef de l’État de "réécrire l'histoire" en tendant la main du Kremlin.
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Nicolas Sarkozy s’attire la foudre de politiques après ses propos sur l’Ukraine
Le plaidoyer de Nicolas Sarkozy pour une Ukraine « neutre » et un référendum censé « entériner » l’annexion de la Crimée suscite les critiques en rafales de politiques et d’experts. L’ancien président est accusé d’être à la solde de Vladimir Poutine.
Dans la majorité comme dans l'opposition
L'eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X (ex-Twitter) « la dépendance d’une partie de la classe politique européenne aux vues de Vladimir Poutine », tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s’il faut « rire ou pleurer » des déclarations de Nicolas Sarkozy, emblématiques des « erreurs tragiques » vis-à-vis d’une Russie devenue « un État terroriste », liste l’AFP.
« Trouver une voie de sortie à la guerre en Ukraine, oui. Discuter avec Poutine, non », a de son côté commenté la députée (Renaissance) Natalia Pouzyreff, présidente du groupe d’amitié France-Russie de l’Assemblée nationale.
« Ces anciens dirigeants européens de premier plan rétribués par la Russie… L’un des symptômes de notre faiblesse et de notre naïveté. Comment ces individus peuvent-ils encore bénéficier d’un quelconque crédit dans le débat public ? » interpelle encore le député européen David Cormand, sur X (ex-Twitter)
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Ainsi, des propos de bon sens, même prononcées par l'ancien président de la République - qui n'est pas de nos amis - jettent la consternation au sein de la classe politique.
Négocier avec la partie adverse, ce qui est la règle dans chaque conflit armé pour y mettre un terme, est devenu de nos jours un "acte de trahison" !
Les réactions à ces paroles de bon sens visent à jeter l'opprobre sur ceux qui les prononcent : ils deviennent des "agents de l'ennemi".
Peu importe que l'auteur soit "de la majorité", une figure, dans ce milieu, jusqu'alors, fort respectée. Nicolas Sarkozy est devenu un paria, un traître, rejoignant dans l'opprobre la masse des citoyens soucieux de paix, assimilés à une "cinquième colonne" de traîtres...
Voici où nous en sommes sous Macron, roi à l'Elysée !
JEAN LÉVY