La PALESTINE comme point central du rapport de force mondial
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Par Bruno DRWESKI
La géopolitique a été d’abord une méthode d’analyse des rapports entre puissances sur une base sans doute trop largement mécaniste, déterministe et réductrice, en liaison avec des intérêts de puissance conjoncturels. Ce qui l’a souvent amenée à justifier les dérives impérialistes et guerrières des grandes puissances et à être du coup largement abandonnée comme outil après le désastre humain de la Seconde Guerre mondiale. Mais dès lors qu’on réexamine cet outil en y rajoutant la question des bases de classe de chaque entité étatique et les questions économiques et culturelles en liaison avec la réalité géographique, cet outil se révèle utile pour comprendre le fonctionnement des moteurs du développement des Etats et de leurs relations mutuelles. C’est dans cette perspective que nous abordons ici la question palestinienne qui nous semble concentrer à nouveau depuis octobre 2023 les principales contradictions du monde actuel, à la fois géopolitiques, géo-culturelles, géo-économiques et de classe.
Dans son récent ouvrage, La défaite de l’Occident, Emmanuel Todd constate que les Etats-Unis et leurs associés ne savent plus réagir à chaque crise internationale que sous une forme violente, ce qui leur a permis de donner le 8 octobre 2023 un permis illimité de tuer à Israël. Cette « réaction » notée par Todd va en fait bien plus loin qu’une manifestation de nihilisme d’une civilisation en perdition, même si elle témoigne de la décadence morale des élites qui dominent les pays occidentaux et du coup tentent de continuer à imposer leurs règles à la planète entière. Mais les humeurs belliqueuses de nos dirigeants sont aussi le résultat du renforcement constant du poids du complexe militaro-industriel privé qui s’est développé dans les pays occidentaux aux dépens des productions civiles utiles au progrès économique et social des populations. Ce à quoi ont abouti les délocalisations des industries civiles dans les pays à bas salaires et le passage du bloc occidental à un phase de domination de son secteur financier sur son secteur industriel. La lutte pour la paix et contre la militarisation de nos sociétés n’est donc pas seulement une exigence morale, elle complète le combat nécessaire pour la défense des entreprises civiles existantes et pour la promotion d’une politique de ré-industrialisation de nos pays. Ce qui ne peut se faire que dans le cadre d’une politique économique planifiée par un pouvoir d’État sous contrôle populaire privilégiant les investissements socialement rentables, productifs, créatifs, aux dépens des marchands de mort.
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