MAYOTTE : Le plan de François BAYROU, le naufrage d’Elisabeth BORNE
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Alors que le Premier ministre François Bayrou a présenté son plan «Mayotte Debout» le 30 décembre, sa ministre de l’Education Elisabeth Borne s’est retrouvée au cœur d’une polémique après un accrochage avec des enseignants de l’archipel.
«Les annonces faites par le Premier ministre pour Mayotte vont incontestablement dans le bon sens. Nous formons le vœu que les espoirs des Mahorais ne soient pas à nouveau trahis et que ce plan soit mis en œuvre et respecté». La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée Marine Le Pen a salué les annonces faites par le Premier ministre François Bayrou à Mayotte le 30 décembre.
Le chef du gouvernement a présenté une batterie de mesures pour la reconstruction de l’archipel frappée par le cyclone Chido le 15 décembre. Présente sur place la ministre de l’Education Elisabeth Borne s’est, elle, offerte une polémique en négligeant, selon les images diffusées par la presse française, la détresse d’enseignants témoignant de leurs difficultés.
«Mayotte Debout», le plan de François Bayrou pour l’archipel
«Je suis persuadé que beaucoup de Mahorais […] ont envi que Mayotte sorte du cycle dans lequel elle était enfermée». Après des premiers pas compliqués à Matignon, le Premier ministre François Bayrou a pu montrer un peu de satisfaction lors de son passage dans l’archipel sinistré de Mayotte. Devant les caméras de télévision le chef du gouvernement s’est félicité des applaudissements des élus, ponctuant son propos de la formule : «c’est pas fréquent».
Parmi les mesures annoncées, le Premier ministre a évoqué l'objectif d'un rétablissement de l'électricité fin janvier, la remise en état du réseau d'eau avec l'aide de l'armée ou encore l’installation d’antennes Starlink pour les communications en urgence, la 5G d'ici l’été.
François Bayrou a également annoncé une loi d'urgence qui sera présentée le 3 janvier en Conseil des ministres. Le gouvernement demande par ailleurs la mise en place d’une interdiction de reconstruire les bidonvilles. Enfin la rentrée scolaire devra se faire «établissement par établissement» à partir du 13 janvier. Une annonce qui concernait la ministre d’Etat Elisabeth Borne qui était du voyage à Mayotte et dont le déplacement s’est avéré agité.
«L’empathie d’un poisson mort», Elisabeth Borne dans l’œil du cyclone médiatique
Venu dans les bagages de François Bayrou, la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a suscité une vive polémique en faisant demi-tour alors que des enseignants étaient en train de témoigner de leurs difficultés face à la catastrophe. Des «images hallucinantes» selon le sénateur communiste Ian Brossat qui estime par ailleurs que la ministre a «l’empathie d’un poisson mort».
Le député RN Frédéric Falcon a, lui, évoqué «le crépuscule d’un gouvernement hors-sol». Le Premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure a parlé d'une «image terrible» et estimé que son ancienne collègue socialiste «ne [pouvait] pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire».
Face à la polémique, Elisabeth Borne s’est défendue en publiant un message sur X assurant que «la séquence [est] tronquée» et «ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants au départ du collège de Kaweni».
PT
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MAYOTTE : une loi d’urgence annoncée et une interdiction des bidonvilles qui fait débat
Matignon a annoncé le 2 janvier qu’un projet de loi de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte allait être présenté en conseil des ministres la semaine prochaine. La question de l’interdiction des bidonvilles se trouve, elle, au cœur des débats.
C’est finalement avec un peu de retard que sera présentée la loi d’urgence pour reconstruire l’archipel de Mayotte après le passage du cyclone Chido dans ce département de l’océan Indien le 14 décembre. Initialement prévue pour le 3 janvier, la présentation du texte est repoussée à la deuxième semaine du mois de janvier, selon les services du Premier ministre. D'après ceux-ci, ce délai n’aura «pas d’impact» sur son examen à l’Assemblée, qui reprend son activité le 13 janvier. Un dossier qui avancerait donc alors que le 1er janvier l’aéroport de Mayotte a accueilli son premier vol commercial depuis le passage du cyclone.
Alors que la question de la reconstruction occupe les esprits, celle de l’interdiction des bidonvilles divise dans le monde politique et associatif.
«Les bidonvilles sont déjà en train de réapparaître à Mayotte», selon la députée Estelle Youssouffa
Parmi les mesures préconisées par le Premier ministre François Bayrou pour reconstruire l’archipel de Mayotte se trouve l’interdiction des bidonvilles. Une proposition qui ne convainc pas le monde associatif, à l’instar de la Fondation abbé Pierre dont le directeur des études Manuel Domergue a affirmé le 31 décembre sur le réseau social X: «100 000 habitants vivent dans des bidonvilles, non pas par plaisir de vivre dans l'illégalité (car c'est *déjà* interdit!) mais faute de logements».
La députée de Mayotte Estelle Youssouffa avait prévenu dès le 22 décembre que des bidonvilles seraient reconstruits. Interrogée le 1er janvier par Le Point sur la suppression de ces habitations de fortune, la députée a estimé que «la mesure d'interdiction est très attendue, mais le problème est de savoir comment l'État va se mobiliser pour les empêcher. Ils sont déjà en train de réapparaître». Interrogé dans les colonnes de Marianne, Dominique Tessier a, lui, affirmé «personne ne croit à cette mesure d'interdire les bidonvilles. Il n’y a pas de baguette magique pour les supprimer».
19 jours après le passage du cyclone Chido, le bilan humain demeure à 39 morts et plus de 4 000 blessées à Mayotte, un décompte rendu difficile par la présence de clandestins, mais aussi par de possible enterrement sans déclaration préalable.
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