AFRIQUE : à propos du partenariat entre les États du Sahel (AES) et la RUSSIE
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Bakary Yaou Sangaré : «La Russie est un partenaire important, avec lequel chacun des pays pris individuellement a une relation bilatérale»
Le 3 avril, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'extérieur, Bakary Yaou Sangaré, a accordé une interview sur une chaîne russe en français, dans laquelle il a parlé du retrait du pays de la CEDEAO, de la formation de l'AES et des relations bilatérales fructueuses avec la Russie.
Le 3 avril, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Moscou. Suite à cet événement d'une «importance particulière», le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'extérieur, Bakary Yaou Sangaré, s'est entretenu avec un journaliste d’une chaîne russe en français.
«La Russie est un partenaire important, avec lequel chacun des pays pris individuellement a une relation bilatérale», a-t-il déclaré, après avoir remercié d'avoir l'occasion de parler de l'objectif de sa visite en Russie et d'élaborer sur l'AES. «Quand nous avons créé l'AES, c'était le premier pays qui, une semaine après, a reconnu la Confédération. Nous sommes convaincus qu'avec la Russie à nos côtés, nous allons faire des merveilles».
Le ministre a souligné que c'est la Russie qui l'a soutenu dans les moments les plus difficiles et qu'en retour, elle n'impose pas son point de vue, qu'elle n'«impose pas de venir s'aligner derrière».
«La Russie nous a soutenus au moment où on avait besoin de soutien», rappelle Bakary Yaou Sangaré. «Juste après le coup d'État, il y avait l'Assemblée générale des Nations Unies, j'étais ambassadeur là-bas, on nous a empêchés d'accéder à la salle. Le premier ambassadeur que j'ai visité à New York, c'était l'ambassadeur russe. Il m'a reçu, il m'a donné des conseils».
En même temps, le ministre assure que lorsque la Russie demande un soutien et que les pays de l'AES l'apportent, c'est parce qu'ils sont convaincus que «c'est ça qu'il faut faire», car c'est dans l'intérêt des pays membres.
«On a fait un bon bout de chemin avec la Russie et jusqu'ici tout va bien et nous pensons que le meilleur est à venir», assure le ministre.
«Les Occidentaux ne voulaient même pas qu'on sache ce que notre sous-sol contient»
Bakary Yaou Sangaré a également déclaré que les pays de l'AES disposent en fait de richesses que l'Occident les a empêchés de mettre à profit.
«Tous ces pays-là, pas un seul parmi ces pays qui a les richesses que nous avons. Ils savent. Et si aujourd'hui nos populations n'ont pas profité de ces richesses-là, c'est parce que justement nous sommes restés sous le contrôle des Occidentaux qui, à la limite, ne voulaient même pas qu'on sache ce que notre sous-sol contient», informe le ministre en soulignant que l'AES a maintenant la possibilité de faire profiter ses habitants de ces richesses.
C'est injuste que des pays comme le Niger, le Mali, le Burkina, que des gens meurent à cause de manque d'une aspirine ou qu'on soit obligé de tendre la main pour traiter un palud. Ce n'est pas normal
L'AES est prête à accepter de nouveaux membres
A la question si l'organisation AES est prête à accepter d'autres pays, le ministre souligne les conditions particulières d'adhésion. Un pays souhaitant rejoindre l'alliance doit «reconnaître la justice» et ne pas se laisser influencer par les pays occidentaux, qui viennent juste pour les distraire, «pour faire éclater l'alliance».
«Et vous savez pourquoi ? Parce que simplement, on ne veut pas être infiltrés», explique-t-il. «Ces pays-là qui nous en veulent, les pays occidentaux qui veulent tout d'un coup nous déstabiliser, Ils ont essayé par tous les moyens. Jusqu'ici, Dieu merci, ça n'a pas marché».
Cela fait un peu plus d'un an que le Burkina Faso, le Mali et le Niger se sont retirés de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les dirigeants de ces États ont attribué cette décision au fait que l'organisation ne les aidait pas dans la lutte contre le terrorisme, qu'elle s'était éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme, et qu'elle était «devenue une menace pour ses États membres et ses populations».
SOURCE : Presse internationale
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Une interview d’Abdoulaye Diop : le Mali et la Russie partagent une même compréhension de l'ennemi
Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a accordé une interview sur une chaîne russe en français après avoir eu des entretiens fructueux avec les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger et de la Russie.
Les 3 et 4 avril, les premières réunions du format Russie-Confédération des États du Sahel ont eu lieu à Moscou. Les résultats des discussions entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et ses collègues du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont montré que les positions de la Russie et de ses partenaires africains étaient plus proches que jamais.
Dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision RT en français, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a confirmé que la Russie et le Mali regardaient dans la même direction, en particulier dans le contexte de la sécurité.
«Ce qui est important dans notre relation avec la Russie, c'est que nous avons la même compréhension et la même définition de la menace et de l'ennemi que nous combattons», a noté le ministre. «Nous avons cette lecture commune avec la Russie de ce qu'est le problème du terrorisme et de l'insécurité, comment [le] combattre. Sur la base de ça, nos pays ont d'abord décidé que la sécurité de nos pays, la sécurité de nos citoyens est la responsabilité première de nos pays», a-t-il ajouté .
Il a également souligné que la Russie avait toujours été ouverte à l'assistance, notamment en ce qui concerne les équipements dont le Mali a besoin aujourd'hui.
La situation sécuritaire a fondamentalement évolué dans la région
Le ministre Diop a observé des développements positifs dans la région, déclarant que le Mali était devenu plus sûr ces dernières années.
«Le Mali, il y a quelques années, ne contrôlait pas peut-être 30 à 40% de son territoire. Le Mali a pu, il y a à peu près un an et demi, reconquérir Kidal, qui est une des localités emblématiques du nord du pays que nous ne contrôlions pas pendant une dizaine d'années. Aujourd'hui, l'État malien est en mesure d'être présent sur tout le territoire national avec nos propres points. Le niveau général de l'insécurité a baissé», a-t-il remarqué.
L'AES a déjà fait beaucoup de progrès
Répondant à la question de la correspondante de RT en français Daria Vaganova sur les huit mois du travail de l'AES, Abdoulaye Diop s'est montré positif quant aux performances de l'association.
«Nous avons commencé par l'établissement d'une charte qui est un mécanisme de sécurité collective défensive entre nos pays qui a été mis en place suite aux menaces d'agression contre le Niger», a expliqué le ministre, rappelant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger étaient confrontés aux mêmes défis sécuritaires.
Huit mois seulement après la création de l'AES, beaucoup de choses ont été accomplies, a assuré le ministre.
«Aujourd'hui, sur le plan de la sécurité, nos armées travaillent ensemble pour mener des opérations militaires conjointes sur tout l'espace territorial de la Confédération des États du Sahel, avec comme objectif d'arriver à mettre en place une force unifiée», a précisé le ministre. «Et aujourd'hui, un des objectifs aussi, en venant aujourd'hui à Moscou, c'est de pouvoir agir ensemble. L'objectif étant de faire en sorte que la Confédération puisse parler d'une seule voix, puisqu'elle a les mêmes objectifs», a-t-il encore souligné.
Les entretiens avec la Russie ont été un succès
Abdoulaye Diop a qualifié les entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, de «succès à plusieurs points de vue».
«La Russie et aujourd'hui la Confédération des États du Sahel partagent une vision commune : la gestion de nos affaires, le respect de la souveraineté des États, le respect de l'intégrité territoriale, la lutte contre l'instrumentalisation des droits de l'homme, la lutte aussi contre les politiques impériales et les politiques néocoloniales et d'assujettissement de nos pays», a-t-il détaillé.
Il a également noté l'effort commun pour un monde multipolaire et la lutte contre les sanctions, «qui sont imposées à des pays pour arriver à changer leur politique».
«Le président Poutine, autant que le président du Mali, le président du Burkina et le président du Niger, partagent aussi ces mêmes visions, ces mêmes principes de respect de la souveraineté des pays du respect des choix souverains de ces pays, mais aussi la prise en compte des intérêts de leur population. Donc ça, c'est du point de vue vraiment des principes communs», a résumé le ministre.
SOURCE : Presse internationale