Sur Ricardo, Marx, et l'égalisation du taux de profit : est-ce vérifié empiriquement ? – Par Gilles Questiaux
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Ces réflexions ne sont publiées que pour solliciter des critiques compétentes et constructives !
L’égalisation du taux de profit
Le taux de profit obtenu par les différents capitalistes d’une même branche produisant le même genre de marchandises (par exemple les textiles), comme le montre David Ricardo, tend à s’égaliser grâce au jeu de l’offre et de la demande, et permet de ramener le prix effectif des marchandises à leur valeur réelle, qui mesure la quantité de travail social qu’elles contiennent. Mais tend-il à s’égaliser d’une branche économique à l’autre ? Et notamment entre les branches qui fournissent des biens de consommation, et les branches qui fournissent des biens de production ? Loin d’être une question purement théorique interne à la science économique, ce postulat de base est stratégique en effet, et s’il est vérifié il conduit à des difficultés théoriques dans la théorie marxiste sur la question de la transformation de la valeur-travail en prix, et il tend à fragiliser cette théorie qui est une des bases de l’économie politique critique.
Voir à ce sujet : Why profit rates dont equalize ? de Paul Cockshott, sur X en suivant ce lien
Cockshott dans cette vidéo considère avoir prouvé que les taux de profits ne s'égalisent pas entre producteurs de biens de consommation et producteurs de biens de production :
- parce que le capital fixe est en grande partie immobilisé sous la forme de machines, de bâtiments, infrastructures qui ne peuvent pas être liquidés pour être réinvestis dans une autre branche.
- parce que l’on confond l’égalisation effective des taux de rendements des actions sur le marché boursier, qui explique le point de vue des rentiers, la moneyed class, sur la question, et résulte de leur action spéculative, avec celle du taux de profit entre entreprises de production.
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