Oui, il est possible d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés et des retraités
Le pouvoir d’achat constitue désormais la première préoccupation des Français. Ils doivent, en effet, faire face à toute une série de hausses de prix à la consommation, qui ne cessent d’entamer leur niveau de vie, alors que les salaires stagnent et que le nombre de nos concitoyens confrontés à la pauvreté, même lorsqu’ils travaillent, s’accroît.
Les tarifs des carburants ont augmenté de plus de 8 % en un an, les produits alimentaires de 5,1 % et les loyers de 3,5 %. Encore ne s’agit-il que de moyennes ! Le mécontentement est d’autant plus légitime que les consommateurs n’ignorent pas que, grâce aux taxes, le gouvernement s’enrichit de la flambée des produits pétroliers et les compagnies pétrolières se frottent les mains (Total : 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en neuf mois, soit + 8%).
Les géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution enregistrent, quant à eux, des profits records. Ainsi, comment ne pas s’insurger quand Danone annonce une hausse de ses prix de 10 % alors qu’il déclare, dans le même temps, que son chiffre d’affaires a atteint plus de 11 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, soit une augmentation de 7 % ?
Les privilégiés de la fortune n’ont jamais été aussi riches et le gouvernement accroît les cadeaux en leur faveur à l’image de ces 15 milliards du paquet fiscal.
Nicolas Sarkozy doit annoncer, jeudi, des mesures en faveur du pouvoir d’achat. Ce que nous en savons tend à prouver qu’encore une fois, il s’agira de largesses, sous forme de petits coups de pouce, au patronat avec de nouvelles exonérations de charges, aux grandes surfaces pour leur permettre d’accroître davantage leurs marges.
Augmenter le pouvoir d’achat des Français implique une nouvelle répartition des richesses. Aujourd’hui et de plus en plus, l’oligarchie des décideurs de l’économie, de la finance se taille la part du lion au détriment du monde du travail et des familles.
Des mesures immédiates contre la vie chère :
-une hausse immédiate du SMIC porté à 1 500 euros,-rattraper le pouvoir d’achat des salaires, des retraites, des pensions,
-une augmentation des rémunérations négociée en fonction des résultats de l’entreprise,
-une baisse de 10 % du litre d’essence. Une taxe sur le carburant de huit centimes d’euros et une taxe sur les super profits pétroliers de cinq centimes par litre,
-une TVA portée à 5,5 % sur les produits de première nécessité,
-une TVA à 5,5 % sur l’ensemble du logement social.
L’argent, il y en a. C’est une question de choix politique :
-l’État a perçu 19 milliards d’euros au titre de la TVA sur les carburants en augmentation grâce à la hausse des tarifs à la pompe,
-les compagnies pétrolières ont vu leurs profits s’accroître davantage, à l’exemple de TOTAL qui réalise 1 milliard d’euros par mois.
En outre, la taxation de 0,5 % des actifs financiers des entreprises rapporterait 17 milliards d’euros,
-La cotisation des revenus financiers au même titre que les salaires (15 %) représenterait un apport de 13 milliards d’euros
-L’ISF multiplié par deux équivaudrait à un gain de 4 milliards d’euros
-La suppression des exonérations de cotisations sociales consenties aux entreprises permettrait un gain de 20 milliards d’euros
-L’amélioration de la progressivité de l’impôt sur le revenu avec l’instauration de 9 tranches au lieu de 5 déboucherait sur une rentrée fiscale de 17 milliards d’euros
-La taxation des stocks options rapporterait 3 millions d’euros
Soit 75 milliards d’euros, ce que représentent ces six mesures.
Une telle politique de rupture relève non-seulement de la justice sociale mais constituerait un dynamisme nouveau pour la croissance dont la consommation est le principal ressort.
André GERIN
Député communiste du Rhône