À QUOI RESSEMBLERONT LES RELATIONS INTERNATIONALES EN 2025 ?
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Prédire l’avenir des relations internationales est toujours une entreprise risquée. L’histoire montre que même les prévisions les plus confiantes peuvent tomber à plat. L’élaboration de scénarios n’est guère meilleure. Un rapport de la RAND Corporation de 1988 sur les risques d’une guerre nucléaire incluait, entre autres, un scénario dans lequel l’Union soviétique serait entraînée dans un conflit avec le Pakistan à propos de l’Afghanistan en 2004. Néanmoins, l’envie d’anticiper l’avenir est naturelle, voire nécessaire. Ce qui suit n’est pas une prédiction, mais une tentative d’esquisser des attentes raisonnables quant à l’état du monde en 2025.
Dmitry Trenin, l’un d’un des plus grands experts russes en politique étrangère énumère ici les principaux éléments à surveiller cette année.
L’Ukraine
La tentative du président américain Donald Trump d’obtenir un cessez-le-feu le long des lignes de combat en Ukraine échouera. Le plan américain visant à « arrêter la guerre » ignore les préoccupations de la Russie en matière de sécurité et ne tient pas compte des causes profondes du conflit. En attendant, les conditions de paix posées par Moscou – définies par le président Vladimir Poutine en juin 2024 – resteront inacceptables pour Washington, car elles signifieraient en réalité la capitulation de Kiev et la défaite stratégique de l’Occident.
Les combats se poursuivront. En réponse au rejet de son plan, un Trump frustré imposera des sanctions supplémentaires à Moscou. Toutefois, il évitera toute escalade sérieuse qui pourrait inciter la Russie à attaquer les forces de l’OTAN. Malgré une forte rhétorique anti-russe, l’aide américaine à l’Ukraine diminuera, transférant une grande partie du fardeau sur les nations d’Europe occidentale. Bien que l’UE soit prête à intervenir, la qualité et l’ampleur du soutien matériel occidental à l’Ukraine vont probablement diminuer.
Sur le champ de bataille, le vent continuera de tourner en faveur de la Russie. Les forces russes devraient repousser l’Ukraine hors de régions clés telles que le Donbass, Zaporozhye et certaines parties de la région de Koursk. L’Ukraine mobilisera des recrues plus jeunes et inexpérimentées pour ralentir les avancées de la Russie, mais cette stratégie n’aura qu’un succès limité. Kiev s’appuiera de plus en plus sur des opérations surprises, telles que des incursions à la frontière ou des frappes symboliques à l’intérieur du territoire russe, pour tenter de démoraliser la population russe.
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